« Tayoucha », un monologue qui interroge la condition des femmes sans abris

Tayoucha, un one woman show, écrit et mis en scène par Nesrine Belhadj, a été présenté samedi au théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) dans le cadre du 14e Festival national du théâtre professionnel (Fntp).

Programmé en dehors de la compétition officielle, Tayoucha, histoire d’un personnage marginalisé et sans ressources financières, campé par Nesrine Belhadj, rend en une heure de temps, la vie difficile des sans domicile fixe (SDF), les femmes notamment, et tire la sonnette d’alarme sur l’absence de solidarité dans la société actuelle.

Pointant du doigt le sentiment égocentrique de vivre selon le mode du « chacun pour soi », un des travers les plus dévastateurs de toute idée de vie en communauté, la comédienne a régalé les férus du 4e Art, présents à la salle Hadj-Omar (petite salle annexe au TNA) qui ont interagi avec elle, dans des atmosphères de convivialité.

Tayoucha qui ne connaît pas la notion du « tabou », s’est lancée dans un discours au vitriol, racontant son vécu de SDF qui a élu domicile dans une station de bus et qui, pour survivre, travaille comme masseuse dans un bain maure durant les heures dévolues aux femmes.

Abordant également ses déboires de femme de ménage dans une maison luxueuse, Tayoucha dévoile « le mode de vie excessif et l’indifférence des gens insensibles à la condition des démunis, aux visages souvent hideux, se cachant derrière de fausses apparences. »

Dans ses accoutrements disparates et multicolores, Nesrine Belhadj, très inspirée, a donné un rendu intense et énergique, avec un sens élevé de la répartie, se permettant, par moments quelques errances extratextuelles, pour tenir avec intelligence, un commentaire et mettre, en temps réel, plus d’ambiance avec le public.

Faisant usage de mouvements et gestes folâtres et une mimique du visage très expressive sur l’ensemble des espaces de la scène, la comédienne s’est surpassée et a séduit son public qui le lui a bien rendu par des applaudissements nourris.

Le 14e Festival national du théâtre professionnel se poursuit jusqu’au 21 mars avec dix spectacles en compétition au TNA, et neuf autres en off, programmés au Théâtre municipal d’Alger-Centre et à l’espace Hadj-Omar, une salle annexe au TNA.

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