L’intellectuel libanais Lokman Slim assassiné
Après plusieurs menaces qu’il a reçues de la part du mouvement armé chiite Hezbollah et à qui il s’oppose depuis plusieurs années, l’intellectuel libanais Lokman Slim a été retrouvé mort par balle dans sa voiture au Liban-Sud, a-t-on appris des médias libanais.
Opposant farouche des idéologies islamistes, engagé en faveur de la démocratie et de la laïcité, Lokman Slim était porté disparu depuis mercredi soir. Des membres de sa famille ont lancé des tweets alertant sur sa disparition inexplicable.
« Par précaution en cas d’atteinte, verbale ou physique, à venir, contre moi, mon épouse, ma maison ou mes proches, je fais porter l’entière responsabilité […] de ce qui s’est passé, et de ce qu’il pourrait se passer à Hassan Nasrallah et Nabih Berri », a-t-il déjà écrit avant sa mort, pointant du doigt le chef du Hezbollah et celui du parti Amal, également président du Parlement libanais.
Politologue, essayiste de confession juif, Lokman Slim a toujours dénoncé le confessionnalisme et l’instrumentalisation de la religion qui minent la politique libanaise et menace la pluralité culturelle au Liban. Il a fondé une association qui prêtait l’oreille aux disparus de la guerre civile libanaise de 1975 pour réconcilier, disait-il, « les mémoires. ».