Anouar Benmalek s’insurge contre «l’inquisition» de la justice algérienne
Suite à la condamnation du citoyen Yacine Mebarki par un tribunal algérien à dix ans de prison ferme et dix millions de dinar pour « incitation à l’athéisme » et « offense à l’islam », l’écrivain et intellectuel algérien Anouar Benmalek a lancé un appel pour sa libération immédiate, dans un pays, dit-il, « dont la constitution reconnaît explicitement le droit à la liberté de conviction religieuse. »
En effet, pour Anouar Benmalek, « M. Mebarki a été un courageux militant de la première heure du Hirak, ce qui a certainement joué un rôle officieux, déterminant dans son impitoyable procès, mais il n’en reste pas moins, dans l’Algérie indépendante de 2020, presque soixante ans après l’indépendance, on peut condamner le plus officiellement du monde quelqu’un à dix ans d’emprisonnement pour le simple crime de penser et d’agir librement en matière religieuse. » Par ailleurs, l’écrivain algérien a poursuit son appel en rappelant que ni le président de la république ni le premier ministre, ni le ministre de la justice ont intervenu, ni « évidemment, les chefs des nombreux partis parasites plus occupés à grignoter ce qui reste de la richesse nationale qu’à défendre le droit à la liberté de conscience d’un compatriote innocent », a-t-il souligné.
Citant les honorables et valeureux martyres qui sont morts pour la patrie et pour que les futures générations vivent, Anouar Benmalek a également dit que ce scandale ne s’est pas passé en Afghanistan, pays « barbare des talibans » ou dans l’Arabie Saoudite, « cruelle des dépeceurs d’opposants ». « Cela s’est passé dans l’Algérie de Didouche Mourad et de Larbi Ben M’hidi, » a-t-il regretté, se questionnant sur le statut de l’Algérie officielle et ses débordements. « Toutes ces signatures et tous ces textes constitutionnels ne sont, en pratique, que des hommages propagandistes du vice à la vertu et n’ont jamais protégé quiconque en Algérie », a-t-il encore expliqué.
Finalement, Anouar Benmalek a appelé à ne pas se taire devant ce genre « d’inquisitions » prononcées contre « un concitoyen innocent de tout crime ». « Il faut, pour notre honneur et l’honneur de l’Algérie que M. Mebarki soit libéré. La liberté de la conscience est un droit, pas une faveur », a-t-il conclu.