Appel à la création d’un syndicat des artistes algériens
Mohammed Lamine-Bahri, critique et professeur à l’Université de Biskra, a lancé un appel à mobilisation pour la création d’un syndicat indépendant propre aux professionnels du secteur artistique : acteurs, peintres, musiciens, poètes et écrivains.
L’initiative nommée « Il est temps » est motivée par la situation déplorable de plusieurs artistes en Algérie, a-t-il précisé avant de donner l’exemple du comédien Omar Tairi qui a annoncé il y a déjà quelques jours son retrait du domaine du cinéma « pour des raisons personnelles. » Plusieurs objectifs communs, a indiqué le quotidien Liberté, feront l’objet de ce projet syndical comme « la protection des droits de l’artiste, la création d’un comité d’éthique, un fonds de solidarité et un capital qui couvrirait les déplacements d’artistes ou d’associations artistiques, des partenariats avec des organismes et syndicats culturels étrangers… » Interpellé parce ce qui se fait dans d’autres pays en matière d’art, le professeur Bahri a noté avec regret : « Les autres pays du Maghreb et du monde arabe sont bien plus avancés que nous. Il n’y a qu’à voir l’Égypte où le syndicat des arts est très influent. Les droits de l’artiste y sont garantis (…) Chez nous, par contre, il est humilié. C’est uniquement quand il est malade ou sur son lit d’hôpital qu’on se rappelle de lui. »
Pour rappel, les tentatives de la création de syndicats pour les artistes entamées depuis 1998 se sont toutes soldées par un échec flagrant à cause des pressions subies et des volontés de récupération sans cesse brandies par l’UGTA. « Nous avons l’espoir de voir les choses changer. Avec le Hirak et le sursaut de liberté qu’il a induit, les artistes peuvent faire bouger les choses et ne plus rester des spectateurs passifs face à cette situation qui s’aggrave de plus en plus, » a assuré M. Bahri.