« En Afghanistan, c’est une catastrophe humanitaire » (Sahraa Karimi, réalisatrice)
La communauté cinématographique internationale, les hommes et femmes de culture, les ONG, se voient aujourd’hui pieds et poings liés face à l’appel de la réalisatrice afghane, Sahraa Karimi. Des milliers de filles déscolarisées, des artistes assassinés, des responsables de la culture au gouvernement mis en détention.
En un ton marqué de simplicité et de spontanéité qui interpellent toute personne soucieuse de l’avenir de l’humanité, la réalisatrice Sahraa Karimi a décrit une situation qui ne permet guère la vie à la « différence. » « Tout ce que j’ai travaillé si dur pour construire en tant que cinéaste dans mon pays risque de tomber. Si les Talibans prennent le dessus, ils vont interdire tout art. D’autres cinéastes et moi pourrions être les prochains sur leur liste de succès. Ils dépouilleront les droits des femmes, nous serons poussées dans l’ombre de nos maisons et nos voix, notre expression sera étouffée dans le silence », écrit-elle.
Une ambiance chaotique, « anti-artistique », a déjà planté ses racines dans le sol afghan. L’avenir des futures générations au sein de l’extrémisme religieux, en plus d’être menacé, phagocytera toute lueur d’espoir et d’ouverture sur le monde. « Un sentiment horrible d’être bloqué dans cet enfer », écrit Sahraa Karimi.
Consciente que le monde ne s’est pas encore rendu compte de l’ampleur de la situation en Afghanistan, Sahraa Karimi a essayé de durcir le ton pour dire qu’il s’agit d’« une catastrophe humanitaire », « et pourtant, le monde est silencieux. Nous nous sommes habituées à ce silence, pourtant, nous savons que ce n’est pas juste. (…..) Nous avons besoin de votre voix. Les médias, les gouvernements et les organisations humanitaires mondiales sont pratiquement silencieux comme si cet “accord de paix“ avec les talibans était légitime. Ça n’a jamais été légitime. Les reconnaître leur a donné la confiance nécessaire pour revenir au pouvoir. Les Talibans ont brutalisé notre peuple tout au long du processus de négociation. »