Kamel Daoud remet son habit de chroniqueur en Algérie
L’écrivain et chroniqueur algérien, Kamel Daoud vient de publier sa première chronique bimensuelle L’autre Algérie, intitulée Etre algérien est un métier en soi, au quotidien Liberté.
L’auteur de Meursault contre-enquête a abordé dans cette première chronique, comme son titre l’indique, « l’entreprise » d’être algérien, car « Il faut survivre à sa famille, aux administrations, aux demandes d’autorisation, aux échecs et à la haine de soi, au mauvais œil et à la bureaucratie, mais aussi au fatalisme, au parti unique, aux politiques et au policier de la circulation, aux guichets et colorants alimentaires », a-t-il écrit, ajoutant dans un ton de sarcasme que l’Algérien qui arrive l’âge de 77 ans « devrait se faire décerner une médaille du mérite, un salut unanime de la descendance pour avoir pu vivre si longtemps ici. C’est un métier. Un vrai. »
Par ailleurs, sans se passer de la façon dont « l’Algérien » s’adapte à ses paradoxes, Kamel Daoud a expliqué qu’être algérien est « Un métier qui libère, mais ne rend pas heureux, qui vous offre un pays, mais sans fenêtre, un métier de dignité, mais sans le sou, un emploi du temps, mais du temps mort, une maîtrise de la guette avec une débandade dans la paix »
Après une carrière de journaliste, Kamel Daoud publie sa première œuvre La Fable du nain en 2002, Le Minotaure en 2011, puis Meursault contre-enquête qui a reçu le prix Goncourt du premier roman. Il a également été chroniqueur et éditorialiste pour différents médias dont Le Point et le New York Times