La Casbah : d’Alger au patrimoine mondial de l’UNESCO
Dans le cadre de la série de conférences animées par l’Association d’Arts et de Patrimoine d’Alger, pour célébrer 28 années de l’inscription de la Casbah d’Alger sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la première intervention présidée par Nahla Naili-Bouhired a connu un bel échange abordant les divers objectifs de l’initiative.
Pour Selma Kasbadji, vice-présidente de l’Association Sauvons la Casbah d’Alger, cet événement commémore un fait historique marquant dans l’histoire de la cité millénaire. « L’événement Rêvons la Casbah d’Alger vise à mettre la lumière sur des problématiques récurrentes qui n’incombent pas uniquement à la Casbah d’Alger, mais la à totalité de nos sites urbains, ruraux et historiques, puisque l’Algérie compte 22 secteurs sauvegardés », a-t-elle expliqué, insistant sur la nécessité de partager les tâches afin de pouvoir préserver ces sites.
Par ailleurs, l’intervention de M. Mounir Bouchenaki, intitulée Histoire de l’inscription de la Casbah d’Alger sur la liste du patrimoine mondial, a abordé comme son titre l’indique les détails minutieux des étapes par lesquelles est passé le processus de cette inscription. « Elle a commencé par la soumission d’un dossier par l’Algérie à l’UNESCO en 1989, des années après la création de la Convention pour la Protection du Patrimoine Culturel et Naturel », a-t-il expliqué, soulignant que les dossiers remis à cette organisation sont évalués par des ONG ; pour le cas de la Casbah d’Alger c’était l’ICOMOS qui a recommandé le 6 mars 1990 « Que l’inscription de ce bien culturel sur la liste du Patrimoine Mondial soit différée pour permettre une étude comparative des Médinas qui se trouvent dans cette zone culturelle. »
Convaincue de la valeur patrimoniale de la Casbah d’Alger, a précisé M. Bouchenaki, « l’ICOMOS dans son évaluation initiale, a néanmoins pensé qu’il y avait lieu de confirmer l’engagement des autorités à propos de la conservation de ce site. » le 24 octobre 1991, l’ICOMOS a montré sa satisfaction quant à la lettre où la Délégation Permanente algérienne a exprimé le ferme engagement de ses autorités envers la préservation de la Casbah d’Alger, a encore ajouté M. Bouchenaki.
A partir de cet engagement, « le Comité du Patrimoine Mondial a décidé d’entamer la procédure d’inscription de ce site sur la liste du Patrimoine Mondial et, à cet effet, a demandé que soit élaboré un plan de sauvegarde qui tienne compte des propositions des archéologues et historiens chargés de la conservation de la Casbah », a souligné Mounir Bouchenaki qui a, en outre, mis l’accent sur le report de l’évaluation finale du dossier par le comité concerné, envoyant en mission le Professeur Azedine Beschaouch, le Professeur Raymond Lemaire et M. Daniel Drocourt à Alger dont le rapport sera approuvé avec satisfaction. Suite à ce rapport, le Comité « a recommandé qu’un suivi spécial soir assuré en liaison avec les Autorités algériennes pour la sauvegarde de la Casbah » ; un événement auquel l’on attache l’inscription de la vieille cité sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et le statut officiel de ce site historique témoignant de plusieurs siècles d’existence culturelle et artistique.