« La génération d’Avril 1980 dessinait le futur algérien » (Saïd Sadi, écrivain)
« Avril 1980 s’est réalisé dans une modernité politique qui a malheureusement reflué depuis. Les militants partisans et les syndicalistes ont su trouver des positions consensuelles quand l’essentiel était en jeu. Ancrée dans la philosophie soummamienne, la génération d’Avril 1980 dessinait le futur algérien », a déclaré Saïd Sadi, écrivain et fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie, dans un entretien avec El Watan à l’occasion de la sortie du deuxième tome de ses mémoires La fierté comme viatique.
En effet, ayant abordé différents moments de l’histoire de l’Algérie postindépendance dont le soulèvement d’Avril 1980 après l’annulation de la conférence de Mouloud Mammeri, Saïd Sadi a expliqué que l’objectif de la publication de ses mémoires était de « contribuer à restituer la vérité des faits sur l’une des périodes les plus précieuses de notre histoire moderne. »
« J’ai retracé des moments critiques où tout pouvait basculer à la suite d’une susceptibilité, d’une maladresse ou d’une provocation, mais où la lucidité et le sens de la responsabilité, c’est-à-dire le souci de l’intérêt général, ont permis de dépasser bien des écueils », a-t-il souligné, rappelant que c’est grâce à la maturité intellectuelle de sa génération qu’ils ont pu « faire face aux pressions et manœuvres du pouvoir et donner un élan politique à un mouvement qui est devenu un moment charnière des luttes démocratique du pays et même de toute l’Afrique du Nord. »
Pour Saïd Sadi, la restitution de ces épreuves dans un ouvrage, pourrait offrir matière à réflexion sur les mouvements populaires en Algérie. « Ce sont ces épreuves et ces acquis que j’ai voulu restituer pour offrir la substance la plus complète possible aux universitaires chargés d’étudier les mouvements sociaux et politiques et apporter de la matière première aux hommes de culture qui seront appelés à mettre en scène cette séquence déterminante de notre histoire contemporaine », a-t-il précisé.