Le soufisme, entre islamisme et esprit magique
Dans un entretien qu’elle a accordé à Algérie Cultures, Razika Adnani, philosophe et islamologue algérienne, a abordé la question du soufisme et son rapport à l’islamisme. Contrairement à plusieurs autres spécialistes de la question qui ne retiennent du soufisme que sa « spiritualité », elle considère que cette doctrine religieuse ne se départit pas de la dimension politique de l’islam et de son adhésion à la nécessaire application de la charia, et que, en sens, elle ne se distingue pas des autres islams politiques qui se disputent le monde musulman. Pour elle, l’islamisme et le soufisme sont les deux facettes d’une pensée radicalement antirationnelle.
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En effet, sans négliger les traits positifs du soufisme, notamment son discours sur l’amour et la tolérance et son opposition à l’islam instrumentalisé à des fins politiques, Razika Adnani met l’accent sur l’irrationalité de cette doctrine. « La cause première de la crise de l’islam et de la situation de l’être en islam réside dans la représentation négative de la pensée créatrice et réactionnelle qui a conduit à l’inertie de la pensée et l’apathie de la raison ; ils sont les plus grands maux qui peuvent accabler une société. Or, la théorie épistémologique du soufisme ne valorise ni la pensée humaine ni l’esprit rationnel. La preuve en est qu’entre le XIIe siècle et le XIXe siècle, la période de l’épanouissement du soufisme, le monde musulman a sombré dans la superstition et l’esprit magique. Lorsque les musulmans se sont réveillés à la fin du XIXe siècle de leur long sommeil, ils étaient abasourdis par leur retard, » explique-t-elle avant d’ajouter : « L’islam politique est fondé principalement sur la nécessité de l’application de la charia. Si c’est là que se situe le problème, il faut savoir que le soufisme ne rejette pas ce corpus législatif. Les maîtres soufis rappellent l’intérêt que leur doctrine donne aux recommandations de l’islam et cela depuis le compromis entre les soufis et les juristes qui a eu lieu aux environs du XIIe siècle. Certains comme Ruzbehan et al-Ghazali étaient des maîtres dans la jurisprudence. Le Cheikh Khaled Bentounes, le père spirituel de la confrérie soufie al Alawiya, écrit à ce sujet : ‘L’islam, comme toute religion, a un aspect extérieur, fait de lois, de doctrines, de préceptes, etc. Mais, les soufis ne se suffisent pas de cela.’ »
Sans entrer dans le détail du texte, il m’a semblé que le soufisme a bcp contribué à la connaissance du monde cartésien. Le soufisme est constitué de soufis. Dans ce qu’on appelle l’age d’or de l’islam, il me semble qu’il est constitué des apports tant en médecine, mathématique etc… ce qu’on appelle de nos jours sciences exactes à des hommes comme ibn-sina, al-Khwarizmi, Muḥammad Ben Mūsa,, dans la poésie Ferdoussi etc… on peut continuer comme ça à l’infini, sont tous soufis aussi.
En philosophie, la pensée qalandar a posé en filigrane la pensée mutazali. D’une manière plus contemporaine, là où il y a du soufisme, il n’y a pas de place aux intégrismes.
A moins de méconnaître le sujet, je ne vois pas le rapport entre le soufisme et le texte de l’auteur. Il est plutôt son contraire.