« L’œil de Hammurabi » : entre décennie sanglante et traditionalisme des sociétés arabes
L’écrivain Abdellatif Ould Abdellah dépeint, dans son roman Ain HaMmurabi (L’œil de Hammurabi), retenu pour la shortlist du Prix international du Roman arabe (Arab Booker Prize 2021), des images effarantes et douloureuses de la mémoire collective algérienne lors de la décennie noire.
La trame de ce roman de 327 pages paru à Mim Editions, tourne autour d’évènements réels, qui ont eu lieu durant la décennie noire et d’autres fictifs dans le genre polar.
Dans une caserne où il s’est réfugié après une longue poursuite par les villageois pour destruction du mausolée de Sid El Majdoub, Wahid Hamras relate son histoire aux enquêteurs avant de se voir accusé de trafic avec une équipe de fouilles archéologiques étrangère, voire du meurtre de trois personnes de son patelin.
L’auteur met sous projecteur l’emprise de la sorcellerie et de la superstition dans la société, et les manœuvres de l’Occident pour s’accaparer du patrimoine de ses anciennes colonies, en tentant de prouver, à travers son roman, que parmi les saints-patrons fortement ancrés dans la croyance populaire, beaucoup n’ont jamais existé.
Le portrait psychologique du principal personnage du récit s’éclaircit, au fil de l’interrogatoire, laissant apparaître une personnalité instable souffrant de profonds chocs liés à des déceptions et trahisons avec en toile de fond des évènements entremêlés de réalité et de fiction.
Né en 1988, Abdellatif Ould Abdellah est diplômé en architecture et a à son actif deux autres romans, Out of control (Kharij Saytara), paru en 2016 et Tabarrouj en 2018.