Ineffable magazine lance un musée virtuel pour Baya Mahieddine
Le magazine culturel Ineffable vient de lancer sur son site un musée virtuel dédié à la célèbre artiste-peintre algérienne Baya Mahieddine. « Nous sommes heureux de vous présenter notre premier musée virtuel interactif, dédié à Baya, artiste peintre Algérienne qui a contribué à façonner le monde de l’art en Algérie. La navigation dans cette première version ne fonctionne correctement que sur ordinateur, une version pour smartphone arrive bientôt », lit-on sur la page Facebook du magazine. L’espace virtuel abrite ainsi dix tableaux de gouaches et d’aquarelles datant de 1964 jusqu’à 1992. Cette initiative inédite rendant hommage à l’artiste-peintre, concrétise l’engagement des femmes et hommes de la culture à préserver le patrimoine artistique algérien et le faire sortir de la sphère élitiste pour le diffuser au grand public.
L’artiste qui n’a jamais signé ses œuvres a incontestablement provoqué une révolution dans l’art pictural universel tout en inspirant des peintres et des poètes de notoriété internationale à l’instar de Picasso, André Breton qui lui écrit : « Je parle, non comme tant d’autres pour déplorer une fin mais pour promouvoir un début et, sur ce début, Baya est reine. Le début d’un âge d’émancipation et de concorde, en rupture radicale avec le précédent et dont un des principaux leviers soit pour l’homme l’imprégnation systématique, toujours plus grande, de la nature. »
Charmeuse des artistes, Baya Mahieddine a également marqué le Poète-Martyre Tahar Djaout qui en dit : « Baya est la sœur de Schéhérazade. Schéhérazade, la tisserande des mots qui éloignent la mort. Schéhérazade, cette autre femme qui fabule pour compenser sa réclusion. Nous voici donc dans le conte, avec ses univers merveilleux (titre d’une œuvre de 1968). Baya abroge les formes, les classifications et les dimensions : l’oiseau s’étire et devient serpent, arbres et cahutes poussent de guingois, les vases se ramifient, deviennent arborescents comme des queues ou des huppes d’oiseaux. Dans cette sorte de village des origines où cases, arbres et oiseaux sont emmêlés, les paysages et objets baignent dans l’informulé et la liberté du monde placentaire. Aucun centre de gravité n’est admis. Tout l’effort de l’artiste est tendu vers la recherche d’une sorte d’harmonie prénatale que la découverte du monde normé, balisé, anguleux nous a fait perdre »
Pour rappel Ineffable Art & Culture est un magazine qui se fixe comme objectif d’être « Un point de rencontre entre la passion pour les arts et l’histoire, la volonté de partager et de co-créer, et un élan pour le digital. Tous les volets de Ineffable art & culture sont participatifs, tout le monde met la main à la pate dans la perspective de construire une identité commune. »
Très très belle idée et très très belle réalisation que ce musée virtuel – Bravo !