Zedek Mouloud chante Khaled Drareni
Zedek Mouloud, fidèle à son engagement sans réserve en faveur des causes justes, a rendu un vibrant hommage à Khaled Drareni, journaliste algérien condamné arbitrairement à trois ans de prison ferme pour la simple raison d’avoir exercé son métier librement et fait entendre les voix discordantes qui traversent en long et en large la société algérienne, notamment depuis le 22 février 2019.
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Dans un tube intitulé « Amehvus-nni » ( Ce prisonnier-là ) mis aujourd’hui sur sa chaîne Youtube officielle, Zedek Mouloud a peint Khaled Drareni dans sa cellule, harcelé par un ouragan d’interrogations sur ce qui attend l’Algérie dans les mois et les années à venir, en train de se débattre dans un sommeil à la fois perturbé et perturbant. « On ne dort pas quand la maison brûle », suggère métaphoriquement le poète. En effet, se mettant dans la peau du prisonnier qui, malgré la douleur de l’injustice qu’il subit, refuse de baisser les yeux devant les assauts aveuglants de l’autoritarisme, Zedek Mouloud fait dire, entre autres, à son personnage :
« Les propos que je tiens ne leurs plaisent pas
Les idées que je colporte ne les arrangent pas
En vérité, je ne fais que rendre justice à mes confrères
Je leur ouvre les yeux et leur montre la route de la paix
La seule chose dont je rêve est de voir fleurir mon pays
Offrir un horizon à ses enfants et émerger parmi les nations »
À travers ces mots, dits dans un kabyle châtié et charriant des torrents d’émotion, Zedek Mouloud fait parler le silence imposé à Khaled Drareni et brise les murs qui l’enferment pour rendre sa condamnation tout autant que son incarcération, de surcroît injustes, inutiles puisque sa voix, ses mots et la cause qu’il défend n’en sont que plus forts. Ce faisant, l’auteur de la célèbre « Lzair-innu » (Mon Algérie), réhabilite la chanson engagée dans ces moments de repli autoritaire qui martyrise les âmes et scandalise les esprits.