14 novembre 1913, le jour où Proust publie « Du côté de chez Swann »

D’abord intitulé Les intermittences du cœur, puis Le temps perdu, puis Du côté de chez Swann, A la recherche du temps perdu, ce roman de Marcel Proust a subi toute sorte de tracasseries de la part de différents éditeurs

La première porte où Marcel Proust a frappé pour éditer son roman était celle des éditions Ollendorf. «Je suis peut-être bouché à l’émeri, mais je ne puis comprendre qu’un monsieur puisse employer trente pages à décrire comment il se tourne et se retourne dans son lit avant de trouver le sommeil », a expliqué le directeur des éditions justifiant son refus de publier le document en question.

Les lecteurs professionnels chez Flasquelle, éditeur de Flaubert et Zola, ont à leur tour étaient surpris quant au contenu du document. «Au bout de sept cent douze pages de ce manuscrit […], après d’infinies désolations d’être noyé dans d’insondables développements et de crispantes impatiences de ne pouvoir jamais remonter à la surface, on n’a aucune, aucune notion de ce dont il s’agit. Qu’est-ce que tout cela vient faire ? Qu’est-ce que tout cela signifie ? Où tout cela veut-il mener ? Impossible d’en rien savoir ! Impossible d’en pouvoir rien dire », ont-ils réagi.

Arrivé  chez  Gallimard, jeune maison d’édition à l’époque, le roman est encore repoussé pour « son énormité et pour la réputation de snob qu’a Proust », mais il est enfin publié le 14 novembre 1913 aux éditions Grasset, à condition que l’auteur lui-même paye les frais de l’édition.

 

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