25 novembre 1970, le jour où Mishima s’est élégamment suicidé
A la question « qui importe le plus, l’écrivain ou son œuvre ? » la plupart des critiques littéraires ont opté pour l’œuvre, ne sachant pas qu’il existe un écrivain chez qui la vie est aussi éblouissante que l’œuvre. Ainsi, parler de l’œuvre du grand écrivain japonais Yukio Mishima sans aborder au passage sa vie, par conséquent l’incident le plus marquant qui est sa mort, serait chose vaine.
Marguerite Yourcenar a consacré un livre au leader du roman japonais, intitulé Mishima ou la vision du vide, dans lequel elle déclare savamment que « la mort de Mishima est une de ses œuvres, et la plus soigneusement préparée d’entre elles. »
Le 25 novembre 1970, quelques heures après avoir remis le manuscrit de son dernier roman La mer de la fertilité à son éditeur, Mishima s’est bien préparé, mis son uniforme de gymnastique et rejoint ses amis pour se rendre chez le commandant de la place de Tokyo, prétendant lui montrer un sabre très ancien. Ligoté par les amis de Mishima, le commandant de la place de Tokyo fut obligé de rassembler du monde. Entre 800 et 900 hommes étaient présents, sans enthousiasme alors que Mishima avait entamé sa protestation. Une fois cette dernière prit fin, Mishima s’approcha du commandant et accomplit son seppuku (la mise à mort par éventrement).
L’écrivain de Les amours interdites a mis fin à ses jour à l’âge de 45 ans, laissant derrière lui une œuvre monumentale traduite dans une trentaine de langue et admirée par tous les lecteurs curieux de connaître le vrai japon du XXème siècle. Mishima était aussi un nationaliste farouche, qui refusait la présence américaine, culturel soit-elle ou militaire, sur l’archipel japonais.