« Depuis l’indépendance, l’Algérie n’a jamais eu un projet culturel » (Omar Azerradj, écrivain)
« La scène culturelle en Algérie ressemble à un troupeau guidé par un berger dormant. L’Algérie regorge de jeunes talents, mais ils sont humiliés psychologiquement et financièrement, une coutume bien établie dans la règle politique algérienne », a déclaré l’écrivain et poète algérien établi en Grande-Bretagne, Omar Azerradj dans une interview avec Akhbar El Watan.
En effet, ayant longtemps fait partie du paysage culturel algérien, dans lequel il a brillé avec tant de contributions en littérature, journalisme culturel… Omar Azerradj ne cesse d’apporter son regard critique à la scène culturelle algérienne et la manière dont la culture peut proposer des solutions à de nombreuses crises socio-politiques. Il rappelle dans le même sens que si l’on observe de plus près notre architecture « monstrueuse », « on constate qu’il s’agit de l’expression inconsciente d’une absence totale de fondements culturels et artistiques imposée par une bureaucratie, capable de se refléter sur les esprits et tuer toute envie de créer la beauté. »
Revenant sur la presse culturelle algérienne, Omar Azerradj souligne qu’elle se retrouve dans une impasse à cause « de la pauvreté intellectuelle et académique » dont souffrent les journalistes. L’absence également des critiques en domaine du théâtre, de la littérature et de la poésie a contribué à leur suppression des programmes télévisés, radiophoniques… « Depuis la mort de Boumediéne, le ministère de la Culture n’a plus de projets culturels, à part l’enterrement des anciennes revues qui faisaient un travail remarquable », a-t-il précisé rappelant que ce sous-développement de la mentalité culturelle n’est qu’une partie de tout un paysage culturel en panne. « Depuis 2002, le ministère de la Culture donne la parole à des pseudo-intellectuels narcissiques qui n’ont aucun rapport à la gestion de l’action culturelle, artistique, journalistique. La revue représente le miroir de la façade culturelle des peuples, chez nous, elle n’existe plus », a-t-il conclu.