La pièce de théâtre « Le Cinquième mur » dénonce la précarité des artistes

La pièce de théâtre El djidar el khames (le cinquième mur), une comédie sociale sur la rivalité destructrice entre individus d’un même collectif, est entrée, samedi à Alger, en compétition du 14e Festival national du théâtre professionnel (Fntp), devant un public nombreux.

L’assistance du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), astreinte au strict respect des mesures sanitaires contre la propagation de la pandémie du Coronavirus, a pu apprécier, 65 minutes durant, une comédie sociale de caractères, écrite par Ali Tamert et mise en scène par Azeddine Abbar.

Dans la conception du « théâtre dans le théâtre », quatre comédiennes de différents niveaux culturels et sociaux, se disputent le personnage du premier rôle d’un spectacle non encore conçu, après avoir été mises en compétition, par leur metteure en scène, par ailleurs autoritaire et féministe, pour trouver un personnage héroïque que chacune devra présenter.

Relevée encore par la présence de la servante, sixième personnage comique aux propos provocateurs, la trame du spectacle répercute un microcosme de la société algérienne, à travers le déchirement et la haine entretenus par les personnages entre eux, qui renvoient aux relations sectaires et égocentriques observées entre les individus d’une même société.

Métaphore sur l’ordre établi dans la société algérienne, proie à tous les égoïsmes et à l’individualisme, le spectacle, rendu par Amina Touati, Naouel Benaissa, Maya Imène Laimèche, Dalila Nouar, Naouel Aouak et Chahra Benbekriti, vise à réveiller les consciences sur la nécessité et l’utilité du vivre ensemble et l’importance de s’investir dans l’exercice de la citoyenneté.

Ajoutant de l’esthétique au spectacle, la scénographie, faite d’un éclairage aux couleurs vives et d’un décor unique à dominance rouge signé Mourad Bouchahir, a consisté en la reproduction d’une scène avec ses rideaux et une loge d’artiste, avec des meubles contenant différents costumes et accessoires de coiffure et de maquillage.

La bande son, œuvre de Abdelghani Mahmoudi, a également été d’un apport concluant au spectacle, travaillant sur le profil des différents personnages, qui par moment, s’unissent dans la douleur lorsqu’il arrive que leur rivalité soit mise de côté pour évoquer leur vies personnelles, en souffrance des mêmes problèmes existentiels. Les cinq femmes finiront par comprendre que leur mal provenait de leur chef artistique, tenue pour seule responsable de l’instauration de cet esprit de division et de rivalité démesurée.

Montée en 2019, la pièce de théâtre El djidar el khames (le cinquième mur) est produite par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbes, en collaboration avec le Fonds national de la promotion des Arts et des Lettres.

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