« La torture doit être combattue sans relâche » (Saïd Sadi, écrivain)
Dans son dernier ouvrage intitulé La fierté comme viatique, regroupant les mémoires d’un militant pour une Algérie libre, démocratique et plurielle, Saïd Sadi est revenu sur le prix à payer durant ses années d’étudiant et activiste au service du peuple algérien et ses aspirations à s’extraire du lot dictatorial et totalitaire de ses dirigeants.
« D’abord, il fallait dire les choses pour l’histoire tout en démontrant que la conviction peut être plus forte que la torture. Ensuite, il était important de rappeler qu’un pouvoir qui se construit par la violence a tendance à la reproduire par réflexe à chaque fois qu’il est contesté ou simplement contrarié », a souligné Saïd Sadi dans une entrevue avec le quotidien El Watan.
Par ailleurs, évoquant son roman Askuti écrit en tamazight, Saïd Sadi a souligné qu’il s’agissait « d’une version romancée mixant deux vies de jeunes pris dans l’engrenage de l’addiction et de la torture. » « J’ai fait état dans ce récit de cas où des tortionnaires se sont confiés à nous pour se dévoiler en tant que victimes de leurs propres dérives. Il n’y a pas de tortionnaires heureux », a-t-il expliqué à propos de son dernier ouvrage La fierté comme viatique, rappelant que « ce fléau » de la torture « doit être combattu sans relâche, car une fois qu’il est instillé dans les institutions, il devient une pratique sociale banalisée, voire légitimée, qui détruit impunément la victime, avilit le tortionnaire et disqualifie durablement l’Etat dans sa fonction d’instrument d’arbitre et de régulateur de la cité. » Ces pratiques violentes ont, rappelle-t-il, conduit son cercle « à lancer la Ligue des droits de l’homme et la section d’Amnesty international »
Revenant sur le deuxième tome de ses mémoires La fierté comme viatique, le fondateur du RCD a espéré avoir contribué « à restituer la vérité des faits sur l’une des périodes les plus précieuses de notre histoires moderne. » « Les falsifications, les mutilations et les interprétations tendancieuses de notre passé sont, hélas une maladie chronique qui est, pour une bonne part, à l’origine de l’impasse algérienne. Puisse ce travail en inspirer d’autres et libérer la parole sur les épisodes de notre patrimoine mémoriel restés en jachère. Ce n’est qu’à ce titre que nous serons les acteurs de notre destin », a-t-il conclu.