La vie de Si Mohand Ou M’hand revisitée dans «Comme un nuage sur le route»

La vie et l’œuvre de  Si Mohand Ou M’hand interpellent « d’une façon exceptionnelle », a soutenu jeudi à Tizi-Ouzou, le cinéaste Ali Mouzaoui, à l’occasion d’une vente dédicace, à la maison de la culture Mouloud Mammeri, de son nouveau roman intitulé Comme un nuage sur les routes consacré à la vie de ce poète.

« La vie et l’œuvre, mais surtout la vie de Si Mohand Ou M’hand interpellent d’une façon exceptionnelle, car il a vécu dans une période de fractures et de grands bouleversements qu’avait connus l’Algérie et la Kabylie qui (cette dernière), pour la première fois de son Histoire, a été vaincue », a-t-il souligné à l’APS.

Une chute dont les conséquences n’avaient pas tardé à apparaître, poursuivra M. Mouzaoui, « à travers la déstructuration de la société kabyle, les dépossessions et les misères humaines causées par l’entreprise coloniale qui fera de Si Mohand, issu d’une famille aisée et qui a été dépossédée, déshéritée et décimée, un agent actif en mouvement, dont la destinée est de raconter les siens en sillonnant le pays », a rapporté l’APS.

Pour son auteur, l’objectif du roman, écrit en langue française, est de « permettre au lecteur, d’autres langues, de saisir les conditions et les circonstances de l’éclosion de l’œuvre de Si Mohand ». « La culture ne doit pas se suffire de la consommation du produit en soi par nous-même, mais, lui donner une dimension pour que d’autres se penchent sur nous, nos particularités et notre apport à l’humanité », a-t-il soutenu.

Auteur d’un film sur le poète, Ali Mouzaoui a ajouté, que « l’approche cinématographique est différente du roman », estimant à ce propos, « qu’un film en kabyle est une forme d’expression déjà localisée et affectée à un groupe social donné quels que soient les sous-titrages apportés, d’où l’urgence d’écrire cette fiction qui permet, également, une part de rêverie et d’imagination créatrice. »

Au sujet du film, dont le tournage est achevé, M. Mouzaoui a indiqué qu’il reste à « effectuer quelques retouches techniques concernant les couleurs et les mixages de son et il sera mis sur le marché. »

Edité aux éditions Frantz Fanon, le roman de 230 pages, rappelle, à travers l’une des figures les plus époustouflantes de la littérature amazighe, en l’occurrence, Si Mohand Ou Mhand, « la rencontre tragique entre passion, tradition, poésie, errance et révolte ».

 

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