La vieille cité berbéro-romaine de Mila dévastée par le séisme

La secousse tellurique de 4.9 sur l’échelle de Richter qui a frappé la ville de Mila hier à 7h15 a également touché la vielle cité berbéro-romaine. Cette ville numide qui a résisté pendant des siècles aux différentes invasions des Romains, des Vandales, des Byzantins et des Arabo-musulmans se trouve aujourd’hui en décombres.

Abritant des ruines de plusieurs civilisations, la vielle cité milevienne a été  l’un des quatre grands castellums qui assuraient la protection de Cirta Régina (Constantine d’aujourd’hui). Egalement surnommée Reine des céréales et du lait, la ville des Berbères Kutamas a pendant longtemps assuré l’alimentation de ses habitants : « Cette ville est pour nous ce que Rome est pour les Italiens, nous y tiendrons jusqu’à notre dernier souffle », nous confie monsieur Athman, un des habitants du Vieux Mila, avant d’ajouter : « Ce séisme a certes dévasté notre vielle ville, mais cela n’altèrera en rien les liens que nous entretenons avec elle. Il s’agit d’un héritage culturel que nous devons protéger à tout prix».

Fondée pendant la période néolithique, la ville de Mila a été l’une des plus importantes cités pour Massinissa. Elle a inspiré plusieurs historiens dont Polybe qui en écrit : « Milev a été d’abord une forteresse qui protégeait Cirta, mais elle n’a cessé de s’élargir pour lui être comparable. » D’autres figures religieuses de l’église anti-donatistes dont Optat, évêque de Milev, ont joué un rôle d’une certaine estime dans l’Histoire de cette ville. De plus, Mila abrite la première mosquée en Algérie, construite 48 ans après la mort du prophète, par Abou El Mouhadjer Dinar et qui demeure toujours debout même si elle n’est plus fonctionnelle.

Malheureusement, malgré ce patrimoine multimillénaire, aucune intervention ni signe de la part du ministère de la Culture pour évaluer les dégâts n’a été enregistrée, ce à quoi réplique monsieur Athman : « C’est bien d’insister sur ce point, mais il faut d’abord sauver les familles qui n’ont plus de toits et se tourner ensuite vers la réparation et l’exploitation de ce grand site culturel. En réalité, sans être pessimiste, Mila a toujours souffert de la marginalisation. »

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