Lamoudi, l'avant-dernier des 22, s'en va

Abdelkader Lamoudi, membre du Groupe historique des 22, est décédé, aujourd’hui, à l’âge de 95 ans, annonce l’APS, en citant des proches au défunt. Le moudjahid est l’un des derniers membres du Groupe historique des 22 aux côtés du moudjahid Othmane Belouizdad.

Né en 1925 à El Oued, et ayant fait ses études à Biskra avec le monumental Larbi Ben M’hidi, Abdelkader Lamoudi a rejoint les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) en 1943 pour former une cellule secrète du parti dans sa ville natale avec El Hachemi Lounici, Benmiloudi Ahmed et Mohamed Belhadj. Le défunt, qui a adhéré à l’organisation dès sa création, activait entre El Oued et Biskra jusqu’à Aïn Touta à Batna. « Mon adhésion au PPA s’est faite dans une période où il y avait un bouillonnement, où les choses ont commencé un peu à bouger, les gens parlaient politique. Et surtout, à cette époque, j’avais un lien avec Ben M’hidi. Nous avons été à l’école ensemble, à Biskra. Nous sommes restés un bon moment très proches, Larbi et moi. Et de là est venue l’idée d’adhérer au PPA. Cela a commencé avec Larbi et le groupe de Biskra, puis nous leur avons emboîté le pas à El Oued et nous avons créé une cellule PPA », a-t-il déclaré dans une de ses rares interviews au quotidien El Watan en juillet 2018.

Au sujet de la préparation du 1er Novembre dont il a été un des acteurs, Abdelkader Lamoudi, il a indique que c’est l’Organisation Spéciale, qui est devenue complètement autonome du parti (Le PPA-MTLD), qui en était l’initiatrice. « Il fallait aller à une autre étape. Il faut préciser que les présents étaient tous des cadres de l’OS. C’est l’OS qui s’est occupé de tout », a-t-il en effet déclaré au sujet de la réunion des 22.  La principale résolution de cette réunion, a-t-il également précisé,  était l’adoption du principe du déclenchement de la lutte armée. «  Il fallait désigner des gens qui allaient coordonner les actions. En réalité, les membres du comité qui devait diriger la Révolution se sont imposés naturellement par leur personnalité et leur parcours. Ce comité comprenait : Didouche Mourad, Boudiaf, Ben M’hidi, Ben Boulaïd et Bitat. Ils ont été rejoints ensuite par Krim Belkacem, » assure-t-il. Après cette réunion, le comité des six devait arrêter la date de déclenchement de la guerre dans un délai n’excédant pas les six moi, explique M. Lamoudi. « La date devait être décidée par le petit comité formé par ces gens-là. Ils devaient préparer le terrain avant le passage à l’acte. Nous avons cependant émis cette restriction : le déclenchement de la Révolution ne devait pas dépasser six mois, parce que par expérience, on sait que, après six mois, il n’y a plus de secret, et l’ennemi prend ses dispositions, » indique la même source en précisant que le dernière étape du travail du comité, selon M. Lamoudi, « était la Déclaration du 1er Novembre qui a été imprimée en Kabylie et distribuée. »

Après le déclenchement de la guerre, Abdelkader Lamoudi a été parmi les militants arrêtés le 1er novembre 1954 et fut libéré au printemps 1955. Il est retourné, par la suite, à Alger en compagnie du chahid Si El Haouès pour tenter de s’engager dans la Guerre de libération. Il fut arrêté, encore une fois, à la fin de l’année 1955 et incarcéré à la prison de Barberousse. Après sa libération, le défunt a poursuivi son action révolutionnaire au sein des cellules du Front de libération nationale (FLN) jusqu’à l’indépendance en 1962. Il sera inhumé demain mardi au cimetière d’El Alia à Alger.

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