« Le secteur du livre connait une situation catastrophique » (Ahmed Madi, éditeur)

La crise sanitaire de la Covid-19, qui a touché l’Algérie et tous les pays du monde en cette année 2020 a fortement impacté le secteur de l’édition et l’industrie du livre provoquant une baisse des publications et la cessation d’activité de nombreuses maisons d’édition et imprimeries.

Lamia Hammeche, directrice de l’édition par intérim à l’Entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) a déclaré que le volet édition de l’ANEP a été touché par la situation imposée par la pandémie causant une « baisse des ventes et un report des rendez-vous de publication » pour absence de commercialisation et de promotion particulièrement « après la suspension des activités des libraires et distributeurs et l’annulation des salons nationaux et internationaux » qui représentent une occasion de promotion des publications.

La même responsable a cependant assuré que cette situation exceptionnelle a été mise à profit pour « revoir le processus d’édition, donner la priorité à la promotion sur des supports numériques et pour préparer l’ouverture de nouvelles librairies dans différentes villes du pays. »

L’édition au niveau de l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) a également connu un important recul, selon Fadhel Zakour attaché de presse de l’ENAG, qui a indiqué « qu’une vingtaine de titres, particulièrement des ouvrages parascolaires, ont été publié cette année contre une moyenne habituelle de près de 70 ouvrages par an. »

L’éditeur et président du Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL), Ahmed Madi a relevé pour sa part que le secteur du livre connait « une situation catastrophique depuis plusieurs années », accentuée par « l’absence de politique culturelle », ce qui a poussé un grand nombre de maisons d’édition et d’imprimeries à « cesser ou suspendre leurs activités. »

Le président du SNEL appelle les pouvoirs publics à « recourir aux différents mécanismes de soutien à l’industrie du livre gelés depuis trois ans et à activer le Centre national du livre (CNL) qui devrait suivre la situation et fournir des rapports réguliers. »

Pour rappel, cette situation a également poussé quelques maisons d’éditions algériennes à faire des braderies de leurs livres en partenariat avec différentes libraires, pour combattre la baisse considérable des achats.

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