Le vieux Ksar d’El Menea attend désespérément une initiative de restauration
Le triste état dans lequel se trouve le vieux ksar d’El Menea pose avec acuité la problématique de la sauvegarde, de la réhabilitation et de la protection des monuments historiques dans le sud du pays, selon des professionnels du patrimoine et des membres de la société civile.
Face au délabrement progressif de ce Ksar abritant la demeure de la princesse M’barka Bent El-Khass, par les vicissitudes et l’usure du temps, ce joyau de la civilisation ancienne se trouve actuellement dans un état de dégradation accélérée, selon les responsables de la culture.
Ceci à travers des actes de vandalisme opérés par certaines personnes qui ne cessent d’extraire des pierres pour les utiliser dans la construction et des galets d’argile grise « Ghassoul » ayant, selon les croyances locales, des vertus à usages thérapeutiques et cosmétiques.
Puissant agent de régénération physique, ces galets d’argile grise sont également utilisés dans la géophagie pour certains malades, a souligné Hadj Cheikh habitant d’El Menea.
« On offre souvent pour les visiteurs et touristes des morceaux d’argile extrait des murs et fondation du Ksar qui est devenu vulnérable menaçant ruine et effondrement », a-t-il précisé.
Il a fallu attendre la visite de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, en janvier dernier pour que soient enfin levés les lourdes incertitudes pesant sur le vieux ksar d’El-Golea (appellation ancienne), dominant depuis X siècles la palmeraie de l’actuelle El Menea, par la création officielle d’une antenne de l’Office national de gestion des biens culturels (ONGBC) à El Menea, avec l’acquisition d’un siège mitoyen au vieux Ksar, a indiqué à l’APS le responsable du dossier restauration et réhabilitation à la direction de la culture de Ghardaia, Mohamed Alouani.
Edifié en l’an 928, selon les archives de la direction de la Culture, à la croisée des pistes commerciales qui reliaient l’Afrique du nord de l’époque médiévale à l’empire Songhai subsaharien, le Ksar d’El Menea, Taourirt selon une appellation berbère, surplombe de plus de 70 mètres l’Oasis d’El Menea, enserrée dans un méandre de la route nationale RN-1, et offre depuis ses remparts des panoramas spectaculaires d’une rare beauté.
Devenu le premier site culturel et touristique de la région, ce Ksar avec son architecture, et ses maisonnettes traditionnelles construites sur un rocher épousant admirablement la nature rocailleuses, constitue une attraction et un endroit idéal pour les touristes et autres visiteurs de la région.
Il constitue une configuration urbaine qui témoigne depuis plusieurs siècles de vestiges d’une civilisation citadine raffinée, avec ses habitations étroites marquées par une architecture simple, truffée de niches et étagères ainsi que de petites ouvertures pour l’éclairage et l’aération.