« L’écriture de Mouloud Feraoun lui a permis de contribuer dans la lutte anticoloniale » (Yamina Benachour, universitaire)
L’usage de la langue française par l’écrivain Mouloud Feraoun (1913-1962) « n’était pas un choix, mais une obligation et un excellent moyen de résistance et d’affirmation de soi », a affirmé jeudi une enseignante de l’Université 20 août 1955 de Skikda lors d’un séminaire en ligne dédié aux écrivains martyrs de la glorieuse guerre de Libération nationale organisé par l’Université d’El Tarf.
« L’écriture dans la langue française chez l’auteur du Fils du pauvre lui a permis de contribuer, à sa manière, dans la lutte anticoloniale et à poursuivre un combat sans merci jusqu’à son assassinat par l’OAS, le 15 mars 1962 », a précisé Yamina Benachour lors de la même rencontre.
Evoquant cette dialectique de l’encre et du sang, l’universitaire Yamina Benachour a signalé que les écrits des nombreux écrivains, dont Mouloud Feraoun, constitueront à jamais « l’empreinte indélébile traduisant cette lutte farouche menée durant la longue nuit coloniale. »
L’intervenante a également cité les remarquables contributions des écrivains algériens engagés dont Mohammed Dib, Kateb Yacine et Mouloud Mammeri dont les écrits continuent, à ce jour, à fasciner le lecteur. « S’intéressant à la vie des siens, leurs traditions et leurs coutumes ainsi qu’aux grands sacrifices des paysans, les écrivains martyrs ont pu exprimer avec précision la marginalisation et le malaise vécu par un peuple assoiffé de liberté », a-t-elle relevé.
A noter cette rencontre s’inscrit dans la célébration de la Journée nationale du Martyre, où ces universitaires ont débattu du statut d’écrivain martyres qui ont choisi de lutter par la plume.