L’Institut français de Tunisie organise une rencontre « Islam et liberté »

L’Institut français de Tunisie organise, dans son auditorium, une conférence sur le thème Islam et Liberté, avec trois écrivains : Kahina Bahloul, Yadh Ben Achour, Hamadi Redissi, lit-on dans le communiqué de l’IFT.

Première femme imam en France, Kahina Bahloul est née d’un père kabyle, issu d’une famille croyante, et d’une mère juive catholique. Son livre Mon islam, ma liberté, revendique, sur la base de sources classiques, la légitimité pour une femme d’être imam, de diriger les prières et d’enseigner, elle fonde en 2019 la mosquée Fatima, d’inspiration soufie, ouverte aux femmes voilées ou non, mais aussi aux non-musulmans. À l’image de la reine berbère résistante dont elle a hérité le prénom et le caractère, Kahina Bahloul est aujourd’hui présente sur tous les fronts pour évoquer la possibilité d’un islam moderne et libéral.

Ydh Ben Achour, juriste tunisien, a publié en mars dernier un ouvrage intitulé L’Islam et la démocratie. Il envisage dans ce livre le « défi démocratique » qu’ont aujourd’hui à relever les sociétés musulmanes. Un défi d’autant plus crucial à ses yeux qu’il est un fervent défenseur de l’universalité démocratique. Il se montre très critique à l’égard des faux-semblants de la prétendue « démocratie islamique » et en appelle contre elle à la longue tradition de l’islam libéral, dont il fait remonter les racines aux penseurs classiques de l’islam, Averroès en tête.

Quant au politologue tunisien Hamadi Redissi, il a publié L’invention des modernités en islam, où il explique que l’islam découvre la modernité occidentale au XIXe siècle et veut être pleinement de son temps, c’est-à-dire moderne. Mais une civilisation puissante, forte d’une tradition qui avait durant des siècles tout préformé, du quotidien des gens à la vie de l’esprit, ne peut céder sans négocier. Aussi, prend-elle le soin de dissocier la modernité de sa matrice occidentale. C’est la condition pour que l’insertion dans la modernité ne soit pas perçue comme un renoncement. C’est ainsi que l’islam invente une modernité, à sa mesure. Il l’a conçue à la carte, guidé en cela par une intuition forte : se préserver dans son être.

 

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