« Passerelles », une exposition individuelle aux multiples facettes
L’artiste peintre Ali Boukhalfa expose, jusqu’au 23 juin prochain, une rétrospective de ses peintures, témoignant de l’évolution de son univers créatif vers une déconstruction de l’humain et une intégration du patrimoine culturel algérien dans des œuvres contemporaines marquées par une cinquantaine d’années de recherches et d’influences.
Intitulée « Jussur » (Passerelles), cette exposition organisée à la galerie d’art Diwaniya Art Gallery est la première exposition individuelle de Ali Boukhalfa, artiste peintre et sculpteur qui a longtemps enseigné à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts d’Alger.
Chronologiquement, Ali Boukhalfa propose des tableaux réalisés dans les années 1970 et 1980 explorant d’un côté le patrimoine algérien à travers les symboles et rappels vers l’artisanat et parfois l’architecture des villes du sud et de l’autre l’univers de son professeur à l’Ecole nationale des Beaux-Arts, M’hamed Issiakhem, dont la vision et la palette sont très clairement présentes dans cette collection.
Dans une collection un peu plus récente l’artiste entame sa recherche de « métamorphose de l’humain vers le métaphysique » où le corps est déconstruit, simplifié et reconstruit autrement pour échapper à sa condition d’ « être vivant organique et éphémère. »
Dans cette recherche la touche géométrique et la clarté du trait sont omniprésents, héritage de trois ans de travail comme sculpteur dans les ateliers du Français Jean Dubuffet et d’un grand penchant pour la sculpture et le travail de la matière.
Eléments architecturaux typique du Mzab, poterie, instruments de musique, tapis ou encore faune et flore locales se mêlent dans une explosion de couleurs très recherchée à des bras, jambes, têtes et chevelures disposés comme dans un puzzle avec un impression de relief.
Né à Alger en 1948, Ali Boukhalfa a fait ses études en sculpture et en peinture à l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Alger, dans la classe de M’hamed Issiakhem, puis à Paris. En France il a été pendant trois ans le bras droit du célèbre sculpteur français Jean Dubuffet pour qui il réalise de nombreuses sculptures.
A la fin de ses études, Ali Boukhalfa rentre en Algérie et revient à l’école des Beaux-Arts entant qu’enseignant en 1981 fort d’un savoir-faire qui n’a été maîtrisé en Algérie qu’au début des années 2000. Il a réalisé un mémorial semi moderne à Bouira, des reconstitutions historiques et des bas-reliefs en bronze.
Ali Boukhalfa a continué de transmettre ses connaissances aux étudiants de l’Ecole jusqu’en 2011 et a participé à de nombreuses expositions collectives.
Récemment, avec la galerie Diwaniya il a participé à la foire d’art Intersect 21 de Chicago (Etats-Unis).