Un archéologue algérien plaide pour la restauration des vieilles mosquées

L’enseignant en archéologie islamique à l’Université d’Alger, Azzoug Abdelkrim, a mis l’accent, mercredi, sur l’importance des vieilles mosquées en tant que pôles de rayonnement scientifique et l’impérative préservation de la place de cette structure sur les plans social et urbanistique, a-t-on appris de l’APS.

Intervenant lors d’une rencontre organisée au musée national des antiquités et des arts islamiques, M. Azzoug a présenté une vision prospective sur la restauration des vieilles mosquées et ses différentes dimensions, soulignant, au passage, l’importance de ces structures en milieu socio-urbanistique compte tenu de leur rôle dans la société.

Evoquant l’architecture des mosquées de vieilles villes à l’instar d’Annaba, Constantine, Bejaïa, Miliana et autres dans le Sahara algérien, le spécialiste a constaté que la construction de ces mosquées ayant joint l’urbanisme à l’aspect religieux n’était pas coûteuse, car bâties avec une matière première disponible dans leur environnement.

Il a évoqué également le rôle pivot de la mosquée pendant les guerres notamment contre l’occupant français qui a détruit les lieux de culte les détournant de leur vocation sans le moindre respect de leurs spécificités architecturales.

Le spécialiste a évoqué la dimension touristique de ce patrimoine, compte tenu de sa dimension architecturale et religieuse, à l’instar de la mosquée Abou Muhajir Dinar et la Grande Mosquée d’Alger, ainsi que la dimension artistique et esthétique, car ces bâtisses anciennes ont des caractéristiques et spécificités artistiques grâce à l’utilisation de la calligraphie arabe et de formes géométriques dans la décoration.

Evoquant le processus de restauration de ces monuments, il a souligné la nécessité de mentionner les mécanismes de restauration des mosquées car chaque monument a ses caractéristiques artistiques, architecturales et historiques qui le font, selon le spécialiste, imposer un ensemble de mécanismes techniques pour intervenir dans le processus de maintien et de restauration de son lien spirituel et architectural avec le tissu urbain traditionnel, ce qui nécessite la présence d’une expertise et d’efforts locaux et nationaux.

Les établissements qui postulent pour des projets de restauration sont également tenus de soumettre des dossiers d’expertise technique dans lesquels les projets de restauration antérieurs apparaissent dans le même schéma pour préserver l’authenticité du monument, ses caractéristiques et sa dimension sacrée.

Il est également demandé aux institutions concernées de procéder à un vaste inventaire national des anciennes mosquées et de mesurer le degré des dommages et de les organiser en fonction de leur importance.

Il a également souligné que l’équipe de travail comprend des architectes, des archéologues et des historiens, ainsi que la participation de la main-d’œuvre technique pour réhabiliter ce patrimoine.

Il a conclu que les anciennes mosquées « sont le reflet de leur environnement », dont les reliefs et le climat imposent un ensemble de conditions sur le monument, comme l’utilisation de matières premières identiques à l’original pour réaliser une restauration correcte qui garantit la durabilité et la continuité au monument.

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