« Yasmina Khadra n’est pas un écrivain-fantôme » (Salah Guemriche, essayiste)
« Maintenant, que les manuscrits de Yasmina Khadra soient passés entre les mains d’un correcteur, il n’y a aucun doute. Qu’ils aient été réécrits ici ou là, peut-être. Mais personnellement, je suis convaincu qu’il en reste l’auteur, et pas un « auteur fantôme » », a déclaré l’essayiste algérien Salah Guemriche, répondant à l’écrivain Salim Bachi qui a qualifié Yasmina Khadra d’ « écrivain médiocre » et de « ghostwriter » (écrivain-fantôme).
En effet, pour Salah Gumeriche, le débat est loin d’être à jour, vu la multitude des variables qui entrent en compte pour permettre de qualifier un écrivain de « médiocre ». « Que l’on n’aime pas son écriture, son style, sa thématique, là, c’est une autre paire de manches. Il y a beaucoup d’auteurs qui sont médiatisés alors que leurs ouvrages sont jugés par de vrais critiques littéraires comme de moyenne facture, littérairement parlant », a-t-il souligné.
Revenant sur la publication de Salim Bachi sur les réseaux sociaux et qui a suscité une vive polémique parmi les lecteurs, l’auteur du Dictionnaire des mots français d’origine arabe a mis l’accent sur une étonnante réponse d’une dame. « Je me permets juste un pas de deux : sur le fil que j’ai vu passer, là où Salim Bachi parle de médiocrité, à propos de Yasmina Khadra, j’avais lu un commentaire, d’une dame, je crois : « Et vous-même, vous écrivez ? ». Commentaire qui reçut cette réplique : « Vous plaisantez ? » », a-t-il rappelé s’interrogeant, « qu’est-ce qui décide de la notoriété et de la valeur littéraire d’un auteur : sa médiatisation ou ses qualités intrinsèques ? Les auteurs les plus médiatisés ne sont pas forcément les meilleurs, on
le sait. »
A noter que ce débat a commencé avec la déclaration de Yasmina Khadra sur le plateau télévisé de TV5 Monde, où il a expliqué qu’il était victime de diffamation de la part de l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, et qui lui reprochait de ne pas être l’auteur de ses livres.