La culture, cette spécificité humaine, c’est ce qui reste quand on a tout oublié…
Au sens individuel, la culture consiste en un ensemble de savoirs et de savoir-faire. Par définition, l’exégèse rejoint celui philosophique et selon lequel l’expérience du monde et l’investigation de la raison n’ont pour autres finalités pratiques que de permettre de comprendre et de savoir comment vivre.
La culture est avant tout cet exercice de la raison et cette expérience intellectuelle du monde, spécifique à l’homme, et qui, dans son explication de l’ordre de son univers, apprend à exister. Toutefois, difficile d’affirmer que l’antinomie réside dans l’énoncé lui-même. Car exister ne s’apprend pas. Du moins, lorsqu’il naît pour ses parents, l’homme, bien qu’encore enfant, existe déjà. D’une manière inconsciente ou pas. Ce sens du mot « Culture » peut donc être aussi interprété en se référant à celui de l’éducation. Les parents apprennent à leur descendance le sens de l’existence. Ce développement des facultés peut se comprendre aussi bien au niveau individuel qu’au niveau collectif. La culture se transmet et se développe de génération en génération. Elle désigne un ensemble d’institutions, ou ces quantités de jugements qui constituent un ensemble de manières de faire, de penser et de vivre et qui s’incarnent dans des œuvres (religion, productions artistiques, langues, productions techniques, systèmes politiques, sciences et philosophie, gastronomie, mœurs et coutumes, etc.)
La culture ne peut donc être considérée telle une pure connaissance abstraite, ou celle transmissive que l’ont reçoit à l’école. Elle consiste au contraire en des choses acquises (qui se distinguent donc de notre « nature » humaine ou de ce que nous sommes spontanément) et qui se mêlent intimement à la vie et à l’action.
Rendons donc au mot « Culture » l’acception première de son sens : elle ne s’inscrit nullement dans la finalité de faire de l’homme un réceptacle de connaissances abstraites et indépendantes de la vie. La culture n’est autre qu’une manière de vivre pour et par les autres.
Azeddine Idjeri, né à Bouzeguene dans la wilaya de Tizi Ouzou en Algérie, est un jeune écrivain établi en France depuis 2010. Il est auteur notamment de Orphelin de fils et De coupables dérélictions.