« On va aller vers les théâtres de poche » (Malika Bendouda, ministre de la culture)
La ministre de la culture, Malika Bendouda, a déclaré, dans un entretien qu’elle accordé à Liberté, qu’elle va très prochainement engager une réforme du théâtre et du cinéma. « Nous avons préparé des contrats de performance pour chaque établissement et chaque directeur qui devrait s’engager sur ce contrat. L’ancienne méthode de mettre des directeurs et de les laisser faire, de gérer comme ils l’entendent, c’est fini. On pense les accompagner selon des objectifs précis et des critères de chaque théâtre, selon le besoin et selon aussi la région où se trouve le théâtre. Il faut que le directeur soit vraiment conscient des défis à relever dans son établissement, » a-t-elle indiqué. Mais l’élément nouveau annoncé par la ministre de la culture, c’est l’ouverture du secteur à l’investissement privé. En effet, en plus des associations et coopératives qui essaient tant bien que mal de maintenir le souffle du théâtre algérien, elle projette d’élargir l’activité théâtrale aux entreprises privées, notamment pour le lancement de petits théâtres de quartier. « En ce moment, on prépare le théâtre de poche, un théâtre plus indépendant, plus libre qui donnera plus de chance aux jeunes. Nous pensons notamment travailler avec les start-up, les aider, les encadrer pour créer leurs petits théâtres. Nous ne sommes plus au temps des grands théâtres qui demandent beaucoup d’investissement. Nous cherchons la proximité pour avoir plus de théâtres proches des lieux défavorisés, et puis nous laissons les jeunes travailler et faire leur propre investissement, » a-t-elle assuré.
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Quant à la production cinématographique, qui se débat dans un grand marasme, Mme Bendouda a estimé que l’Algérie a suffisamment de moyens humains et matériels pour relancer le cinéma en précisant que cela exige une réforme profonde du secteur. « Aujourd’hui, nous avons un secrétariat d’état dédié à l’Industrie cinématographique. Nous avons des films, de bons réalisateurs, des acteurs ; créer une industrie cinématographique demande une grande réforme. Il y a des réformes surtout sur le plan financier et construction de salles. Il y a le besoin de cinéma ; le citoyen algérien a perdu ces dernières années l’envie, voire le besoin d’aller voir un film en salle, » a-t-elle expliqué non sans souligner que « les nouvelles technologies n’ont pas aidé vraiment dans ce sens », Selon elle, pour en créer le besoin d’aller au cinéma et permettre ainsi la dynamisation du secteur, il est fondamental de travailler sur l’éducation des enfants, des élèves, chose qu’elle dit être en train de se préparer en partenariat avec le secteur de l’Éducation. « Pour créer une vraie industrie, cela demande d’ouvrir l’investissement sur l’étranger. Maintenant, il faut juste certaines réformes financières qui permettent de ramener le matériel et les investisseurs. Je suis vraiment confiante, la réforme sera bientôt mise en place. La volonté politique est là, » a-t-elle conclu.