Célébration de la Journée de la femme : une dizaine de troupes féminines en clôture
Une soirée musicale regroupant plusieurs genres du terroir a été animée mercredi soir à Alger par une dizaine de troupes féminines de différentes régions d’Algérie, en clôture des festivités exaltant la femme dans sa Journée internationale célébrée à travers le monde, le 8 mars de chaque année.
Accueillie à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih, cette fresque musicale a permis aux troupes féminines de Ouargla, Annaba, Bouira, Tamanrasset, Adrar, Bechar, Oran et Alger de mettre en avant la richesse et la diversité d’une partie du patrimoine musicale algérien.
Devant une assistance relativement nombreuse, astreinte au strict respect des mesures d’hygiène sanitaire contre la propagation de la pandémie de la Covid-19, la quarantaine de musiciennes de l’ensemble des troupes participantes est entrée sur la scène de l’Opéra d’Alger et s’est installée de manière à permettre au public, relativement nombreux, d’apprécier une fresque d’abord visuelle qui prône la pluralité du patrimoine culturel algérien.
Portant des accoutrements renvoyant aux traditions de la région dont elles sont issues, les différentes troupes se sont succédé, deux heures durant, dans des répertoires d’une quinzaine de minutes chacun, dédiés aux Madih (louanges à Dieu et à son Prophète Mohamed), aux traditions ancestrales, au travail de la terre, à la femme algérienne et aux ambiances de fêtes.
Première musicienne à respecter la thématique de la soirée, Khawlen de Tamanrasset, une des doyennes de la musique targuie jouant à l’Imzad, a enchanté le public avec cette vieille monocorde plusieurs fois millénaire jouée et fabriquée exclusivement par des femmes. L’Imzad a été classé en 2013 par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l`humanité.
La troupe des « vieilles femmes » de l’association socioculturelle du village d’Ibehlal de Bouira a ensuite déployé quelques chants ancestraux dans le genre Achwiq (voix en solo déclamant lentement et sans rythme, un texte d’introduction dans une variation modale choisie).
Sur des cadences composées, l’Ensemble B’net El Moghri Fatima d’Adrar a ensuite entonné des Madihs montés sur des thèmes mélodiques inlassablement répétés par la soliste et repris en chœurs par une dizaine de femmes, pour qu’intervienne derrière, la troupe « Ouled Makhlouf » un quintet de chant soufi de Annaba dirigé par Houria Adjili et Farida Saker.
L’Orchestre féminin Les oasis de Ouargla de l’association El Izdihar pour les échanges culturels, animé par les voix limpides de Hassan Karabi et Dahbia Djezzar et la troupe Ahalil de Béni Ouennif de Bechar, dirigée par Zineb Laribi, ont adressé des louanges à Dieu et au prophète Mohamed et chanté la beauté naturelle des sites et l’hospitalité des gens du Sud.
Au-delà de son aspect, hautement esthétique, cette expérience, première du genre, aura surtout permis l’enchaînement rapide des genres musicaux entre les différentes troupes, ce qui a bien mis en évidence et nettement fait sentir la richesse et la beauté du patrimoine musical algérien, à travers la diversité des variations modales et rythmiques qu’il recèle.
Sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, le spectacle de clôture des festivités exaltant la femme dans sa Journée internationale a été organisé par l’Office national de la Culture et de l’Information (ONCI), en collaboration avec l’Opéra d’Alger.