Le livre « Je suis un champ de bataille » de Jean Amrouche fait polémique

Mise au point à propos d’une publication de Jean Amrouche, « Malentendu » et « Sous-entendu », est le titre d’une pétition publiée  dans le quotidien algérien Liberté où les signataires dont le fils de Jean Amrouche, Pierre Amrouche, Amin Zaoui, Michel Carassou, Abdelhak Lahlou, Hervé Sanson et Tassadit Yacine se soulèvent contre le livre inédit de Jean Amrouche, Je suis un champ de bataille, un recueil de conférences réunies par Réjane et Pierre Le Baut, préfacé par la philosophe Seloua Luste Boulbina, et récemment publié par les éditions Frantz Fanon

En effet, dans un ton critique, les signataires vont jusqu’à s’immiscer dans le choix du titre du livre qui est pourtant extrait d’une des conférences de Jean Amrouche figurant dans le livre.  « Pourquoi ce titre accrocheur (Je suis un champ de bataille) s’il n’est pas analysé ? S’il ne définit pas un état de souffrance, de déchirement, qu’il faut saisir dans cette position (christique) : objective et subjective, nécessaire à la connaissance du poids du traumatisme ? Lire Amrouche, c’est décrypter le refoulé de ce pays, » se demandent-il.

Quant à la préface de Seloua Luste Boulbina, auteure notamment du livre Le singe de Kafka qui est considéré aujourd’hui comme une référence incontournable dans les postcolonial studies, elle a été qualifiée de « déhanchée », de « scandaleuse », et qui « laisse un goût amer dans la mesure où elle s’enlise dans la critique à partir d’une perception idéologique nationaliste ethno-centrée, aujourd’hui dépassée, plus qu’elle ne cherche à valoriser le travail d’Amrouche. » « Selon la dite préfacière, le fait qu’Amrouche n’ait pas cité tel auteur ou tel militant relèverait d’un manque d’engagement, voire de lâcheté ; elle oublie qu’Amrouche n’a fait œuvre ni d’historien ni de politologue ; il a été amené à faire du journalisme, malgré lui, » lui reprochent les signataires de cette pétition.

Remettant en question la préface de Seloua Luste Boulbina, les signataires se demandent encore comment « peut-on s’appuyer exclusivement sur de simples notes sans lien logique entre elles ? » « Telle qu’elle se donne à lire, elle est indubitablement hors de propos car elle ne tient compte ni de l’œuvre globale ni de la profondeur de sa pensée », écrivent-ilstout en rappelant qu’à la mort de Jean Amrouche« le 16 avril 1962, des militants algériens officiels (émissaires du FLN) s’étaient rendus à l’Église Saint-Augustin avec une poignée de terre algérienne qu’ils avaient déposée dans son cercueil. Jean Amrouche a été enterré avec les you-yous et le drapeau de son pays. »

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