Mémoires de Dahou Ould Kablia : le Malgache qui défend Abane et brocarde Bouteflika

L’ancien ministre de l’Intérieur sous Bouteflika et néanmoins l’un des derniers membre du MALG, Daho Ould Kablia, va publier ses mémoires le 25 octobre sous le titre :  Boussouf  et  le  Malg : la  face  cachée  de  la  Révolution. C’est ce qu’annoncé en exclusivité le quotidien Liberté hier.

Dans ses mémoires qui couvrent toutes les étapes de sa vie, Dahou Ould Kablia, natif de Mascara dans l’ouest algérien, relate d’abord ses études à Toulouse et son retour dans sa région natale, Mascara, où il a intégré le FLN avant de devenir membre du MALG et assister à la création des réseaux de renseignement, de transmission et d’approvisionnement en armes. Il revient également sur la place qu’occupait Boussouf au sein du MALG et, par extension, de la révolution puisque le Ministère de l’Arment et des Liaisons Générales qu’il régentait était l’une des institutions les plus puissantes de la révolution algérienne. Ce faisant, Daho Ould Kablia nous livre le récit d’une « véritable armée de l’ombre » tout en veillant à commenter les épisodes les plus marquants de la guerre de libération nationale, y compris ses faces sombres.

Dans le chapitre qu’il consacre à Abane Ramdane  sous  le  titre  « Un homme, une vision, une stratégie », Ould Kablia dit de ce dernier qu’il était un personnage central dans la lutte du peuple algérien pour son indépendance. « La  mort  abjecte  d’Abane  Ramdane  a  ébranlé  dangereusement  l’édifice encore fragile du pouvoir à la tête de la Révolution. Sa forte personnalité et le poids de ses idées novatrices et courageuses ont certainement marqué dans l’appréhension et le règlement des dysfonctionnements  et  des crises qui ont secoué le FLN par la suite… », écrit-il en confirmant la responsabilité de Abdelhafid Boussouf dans son assassinat mais en précisant qu’il n’aurait jamais fait cela sans l’approbation des ses pairs. « Il ne fait  pas  de doute  que  la responsabilité matérielle de son assassinat est imputable au colonel Boussouf puisqu’il a eu lieu dans un territoire relevant de sa tutelle et a été exécuté par des hommes requis par ses soins. Boussouf n’a jamais nié les faits ni tenté  de se dédouaner en évoquant des raisons qui auraient pu relativiser son rôle. Ceux qui le connaissent savent bien qu’il n’aurait jamais accompli un geste aussi  grave contre  un dirigeant de l’envergure d’Abane Ramdane, en la présence de deux membres du CCE, sans une décision collégiale qui s’est imposée à lui… », assure Dahou Ould Kablia.

Par ailleurs, bien qu’il consacre la plus grande partie de ses mémoires à la guerre de Libération nationale, cet ancien Wali de Mascara, sa ville natale, évoque des séquences récentes de la vie politique en Algérie et va, nous informe Liberté, jusqu’à rappeler que Abdelaziz Bouteflika «a un attrait morbide pour le pouvoir ». « Son élection au troisième mandat, aucun changement n’est perceptible dans son mode de gouvernance. Le champ politique est toujours fermé, les libertés et les droits des citoyens étouffés, la  représentation  populaire  et  le  syndicat officiel contraints à une servitude volontaire ! […] son absence hors du pays  et  son  handicap  apparemment  irréversible ne l’empêchent  pas  d’actionner  ses  soutiens, tout  aussi  intéressés, pour  le proposer à un quatrième mandat en 2014, ce  qui  ne  fait que confirmer son attrait morbide pour le pouvoir », écrit-il sur celui dont il était ministre de l’Intérieur sous le troisième mandat.

Dahou Ould Kablia, Boussouf et le MALG. La face cachée de la Révolution, Casbah Éditions, 446 pages – 1300 DA

 

 

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