L’imposture ottomane

Après la fumeuse histoire de peau de mouton sur le visage. Aspergée de sang. Illustrant la brumeuse chamaille entre Aksel et Okba. Qui a mis en branle le comptoir officiel de l’inculture. Avec agitation, gesticulations et sanctions. Voici le retour de la pantalonnade ottomane. Le retour d’une fausse gloire, mille fois racontée. Gorgée de balivernes, et lampée de sornettes. Sans cesse, relatées. Allumant, invariablement, le feu follet des consciences frelatées. Pour nous asséner, encore et encore, que nous sommes tributaires de quelques corsaires en galère. Pour la pérennité de notre dignité. Redevables à des forbans téméraires. Pour la consolidation de notre identité. Et endettés, ad vitam aeternam, envers des pirates sanguinaires. Pour la préservation de notre islamité. Car selon les indécrottables faussaires de l’histoire, ces pillards sont venus nous sauver. Des autres et de nous-mêmes. À notre demande. Pour nous défendre et nous réconforter. Nous élever au rang privilégié de patronnés. Au statut enviable de dominés. En faisant main basse sur les richesses du pays. Durant trois siècles. Au profit d’une lointaine Sublime porte. Une embrasure qui n’a de sublime que sa férocité, sa cruauté, sa brutalité est ses atrocités. Une porte si éloignée de la société algérienne qu’elle s’apparente à une vague et confuse virtualité. Un spectre belliqueux et violent, représente, localement, par des roitelets remuants. Enturbannés et endiamantés. Des deys et des beys en caftans. En intrigues, en manigances et en fourberies. En empoisonnements répétés, en forfaits recommencés, et en tartuferies réitérées. Imposant leur tribut à toutes les tribus. Dépossédées, déconsidérées, démolies, anéanties, et ruinées. Tout en pillant, rageusement, toute la flotte de la méditerranée. En dévastant. En Ravageant. En saccageant. En transformant Mare nostrum en vaste nécropole liquéfiée. À la merci de deux acolytes aussi barbares qu’assoiffés de règne. Deux noms que les contrefacteurs de l’histoire tiennent à graver dans la mémoire collective en lettres d’effraction. En signes d’absolution. D’oubli de toutes les forfaitures et toutes les dévastations. Au nom d’une prétendue appartenance à une religion commune. D’une supposée aire civilisationelle partagée. D’une mitoyenneté mentale engrangée. Des stéréotypes à la peau dure. Tellement dure qu’elle nous revient, encore une fois, sous forme de promesse d’un empire engagé. Un projet de prestige enragé. Référant à un sultanisme arrogant qui prétend, de nouveau, au statut de paradigme islamique dominant. Occultant toutes les pérépities de cette longue nuit de domination passée. Une très longue nuit où ni les langues, ni les cultures, ni les musiques, ni les arts, ni les spiritualités n’ont eu droit de cité. Étouffant toutes les sensibilités de la société. Ne laissant aucune trace d’un quelconque apport d’imaginativité. Aucune empreinte d’inventivité. Aucune estampille de créativité. Il ne reste plus que quelques débris de palais dépités. Exhibant la désolation de leurs harems désertés. Vestiges et témoins d’une scabreuse et funeste historicité.  

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