L’homosexualité : le tabou «rocailleux» du monde dit d’islam

Dès que j’ouvre mon compte Facebook, je tombe sur ce titre : « Je suis contre la criminalisation de l’homosexualité», écrit en gros sur son mur mon ami le philosophe Ali Kaidi. Entre le pour et le contre, le débat y était déjà passionné. Dès que j’ai voulu mettre un petit commentaire, j’ai réalisé qu’il y a tant à dire sur un sujet aussi tabou dans nos sociétés. Tout bien considéré, c’est l’occasion idéale pour en parler, parce que je crois en effet que «du débat jaillit la lumière». La discussion ouvre des espaces pour la conciliation ou la réconciliation des points de vue ; mettre ne serait-ce qu’un peu d’eau dans le vin « intransigeant» de nos certitudes.

Bien évidemment, il n’y a pas d’opinion ou de thèse qui puise dans le néant et qui par conséquent n’évolue pas ou ne se laisse pas influencée par l’espace alentour, les voyages, les livres, les discussions, les rencontres, les fréquentations. Nos idées viennent de quelque part ; d’un terreau, d’une culture, d’une histoire, d’une influence, d’un espace-temps.

 Je me souviens qu’en 2001, après que les Pays-Bas ont légalisé pour la première fois dans l’histoire le mariage homosexuel, je discutais avec des amis étudiants français sur cette question. Campés alors pour la plupart sur nos positions, une amie avait fait cette remarque : « Mon père et ma mère sont mariés depuis presque 40 ans. Je ne crois pas qu’ils se souviennent qu’ils ont un papier quelconque qui a officialisé leur mariage. C’est beaucoup plus un contrat moral entre deux personnes. Pareillement, je ne vois pas pourquoi le mariage de deux hommes ou de deux femmes me dérangerait. » Bien évidemment, on en était venu à l’autre question : « Mais imagine que tu découvres que ton fils est homosexuel et qu’il veut se marier avec un homme ?», la relancé-je. «Je serais peut-être choquée, mais en même temps je sais que ma réaction est culturelle. Si j’étais issu d’une culture qui regarde autrement l’homosexualité, peut-être n’y penserais-je même pas. Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse, si je découvre qu’il aime les hommes ? Je finirais sans doute par m’y faire.»

Un autre jour lors d’une discussion, dès mes premiers mois au Canada, je fais la réflexion suivante à ma patronne qui vient d’évoquer le mariage homosexuel fraichement étendu à toutes les provinces : « Mais il y a des homosexuels actifs et des homosexuels passifs. » La forgerie culturelle, n’est-ce pas ! « Non, il y a juste une attirance entre gens du même sexe. La chose entre deux hommes ou deux femmes ne se pose pas de ce point de vue. » Elle n’en dit pas plus ; elle sait pour nos différences culturelles, mais c’était suffisant pour que ça me fasse un peu réfléchir ; que je pense surtout à la différenciation dans notre société entre l’homosexuel que l’on dit «actif» et celui que l’on dit «passif». En fait, c’est la preuve même que toute pratique est forgée culturellement, que rien ne tombe du «ciel»; si la virginité par exemple nous est «sacrée» ou presque ; ailleurs, par exemple chez certaines tribus autochtones aux Amériques, une femme vierge ne peut pas se marier.

La perception de l’homosexualité est «culturelle» et non pas «naturelle»

Je vis dans une société où deux êtres du même sexe se tiennent la main publiquement.  Personne n’en est outragé. Personne ne les regarde même. La liberté de l’Autre est une liberté parmi un tas d’autres. Essentielle surtout dans l’édifice démocratique. Ceux qui dérangent sont ceux qui menacent ces libertés justement.  

J’enseigne depuis de nombreuses années pour de jeunes enfants. Il n’y a pas eu une année où je n’ai pas connu, enseigné ou entendu des enfants dont les parents sont deux femmes ou deux hommes ; des parents tout ce qu’il y a de respectueux, de tolérant, de généreux, de professionnel ; bref, des êtres comme n’importe qui. Des parents d’élèves d’autres enfants font leur rencontre ; des gens issus de toutes les cultures et croyances, quelquefois de cultures dont l’homophobie est la «norme»; ils découvrent alors cette « chose » de l’intérieur ; affectivement pour ainsi dire. Et naturellement, les préjugés, les préconçus, les idées reçues se déconstruisent cahin-caha. Lentement, mais sûrement. L’être «édifié» et réduit dans l’imaginaire à n’être que «le candidat idéal» pour les feux de la géhenne, est l’enseignant de son enfant, son fils l’ami du sien. « L’homophobe» découvre que l’homosexuel est un être humain comme lui. Il a ses rêves, ses peurs, ses désirs…

Au Canada, aux USA, aux Pays-Bas, pour des pays aussi cosmopolites, les «homophobes» ou non du monde entier travaillent avec des collègues, des chefs, des parents homosexuels comme hétérosexuels. Tout baigne ; personne n’a envie d’assassiner l’Autre ou de le violenter. L’espace citoyen en gagne ; en tolérance, en synergie, en harmonie. Pas un musulman n’arrête de travailler, parce son chef ou son collègue est homosexuel !  Mieux, il prend conscience que sa perception est culturelle ; elle vient de sa famille, de son milieu, de son éducation, de ses influences… Tiens, je ne connais pas d’enseignant ou d’enseignante, et ce, religieux ou non, fanatique ou non, islamiste ou non, qui n’explique pas à ses élèves les dangers de l’homophobie, de la détestation de l’Autre pour son orientation sexuelle.

Dans un autre article on parle de 450 espèces d’animaux homosexuels ou à la limite au comportement homosexuel. Tiens, serait-on tenté de dire, ces animaux iront-ils en enfer ? Leur comportement est-il une déviation ? Mais c’est quoi «la norme» pour eux alors puisqu’ils sont dans la nature ? Quel dieu offensent-ils ?  

Dire que l’homosexualité est une déviation c’est ignorer la complexité de la Mère Nature. Nous ne sommes ni plus intelligents ni plus humains que les hommes et les femmes des pays qui ont dépénalisé ou, mieux, légalisé le mariage homosexuel. Nos sociétés bigotes, dont «le refoulé» pour ne pas dire « l’hypocrisie» et l’apparence sont des traits saillants, veulent donner à voir des pays sans homosexuels ; conséquence : l’homosexualité se «vit» clandestinement avec tous les dangers, menaces et perversions qui y sont liés. D’ailleurs, le fait même d’en parler est perçu comme un appel à la déchéance. Pourtant, nous savons tous qu’il n’y a pas un corps social, une catégorie, une communauté, une partie, on peut l’appeler comme on veut, qui n’ait pas des personnes attirées par des personnes du même sexe. Comme partout, nous avons des directeurs homosexuels, des chefs homosexuels, des islamistes homosexuels, des communistes homosexuels, des laïcs homosexuels, des enseignants homosexuels, des ministres homosexuels, des imams homosexuels, des femmes homosexuelles, des enfants homosexuels, des artisans homosexuels ; comme tout ce qui est naturel, il y en a partout, les homosexuels. Ils sont minoritaires, mais ils existent ; ils sont juifs, musulmans, chrétiens, athées, bouddhistes, etc. Ce n’est pas une invention pour offenser «la bonne vertu» ; elle est de la nature. Un homosexuel ne devient pas homosexuel ; il en nait. Comment des sociétés entières font semblant de ne pas en avoir et, pire, justifient toutes les violences à leur encontre ?

L’homophobie «endémique» ou l’intolérance de tout un monde.  

Disons-le crûment ; les sociétés qui violentent encore les homosexuels sont à la traine. Les Chouyoukhs, idéologues et oulémas zélés qui hurlent leur haine sur toutes les officines feraient mieux de s’attaquer à la pédophilie « légalisé» de plus en plus au nom de l’islam. Ils feraient mieux de s’attaquer à la corruption, au viol généralisé, à la prostitution qu’ils ont légitimée au nom du mariage de raison ; ils feraient mieux de dénoncer l’excision et toutes sortes de mutilations sexuelles dont souffrent les femmes de beaucoup de pays ; ils feraient mieux d’essayer de comprendre pourquoi les pays musulmans sont parmi ceux qui consomment le plus de pornographie au monde ; ils feraient encore mieux de dénoncer, de la position morale qu’ils occupent, des mosquées construites à coups de dizaines de milliards de dollars pendant que des papas et mamans n’ont rien à mettre sous la dent de la smala, que des laissés-pour-compte ne peuvent même pas aller dans un hôpital pour se soigner, que la mendicité devient un gagne-pain normalisé, que la rapine des gens à la tête de l’État se fait au su et au vu de tous…

La différence entre nous et les autres pays est que chez eux, les homosexuels ne se cachent pas, alors que nous on vit avec des homosexuels et on fait semblant qu’ils n’existent pas ; et dès que quelqu’un se manifeste, ô calamité, c’est la fin du monde. Y a-t-il plus grand crime que celui de la pédophilie passée sous silence dans la plupart des pays musulmans ? En Afghanistan, le phénomène des Ghoulams, une sorte d’esclavage sexuel dont sont réduits les garçons au su et au vu de tous, est un phénomène qui échappe à tout entendement. Il y a tant d’hommes et de femmes mariés chez nous et qui sont homosexuels ou bisexuels.

Un ami m’a raconté l’histoire d’un homme marié avec qui il travaillait. Tout le monde savait ou presque dans l’entreprise pour son homosexualité. Puis, du jour au lendemain, situation oblige, il arbore une barbe bien fournie frappée de henné, une gandoura d’un blanc immaculé, un chapelet qu’il égrène continuellement bien enroulé autour de sa main et la fameuse zbiba, le tampon sur le front, ne tarda pas à faire son apparition pour porter haut la distinction. Il ne rate aucune prière de la journée dans la mosquée. «A-t-il cessé pour autant d’être homosexuel ?» posé-je, ironique, la question à mon ami. « Une femme peut-elle cesser d’être femme parce qu’elle a adopté une autre idéologie ?» me répond-il.

Au Canada, comme dans tous les pays occidentaux, le 17 mai est décrété journée mondiale contre l’homophobie. Dans les écoles, on demande aux enfants de s’habiller en rose. Croyants ou non, chrétiens, musulmans ou autres, les enfants arborent fièrement la couleur symbolique. Un extrémiste parlerait d’aliénation ; d’abomination et tutti quanti. Pourtant c’est de ces pays que rêvent les mêmes intégristes et les plus homophobes d’entre eux ? Pourquoi ? Eh bien, parce que dans ces pays on a compris que la différence est de la nature ; elle en est l’essence même. Là-bas, on ne tue ni ne violente un homme pour ses croyances, son orientation sexuelle, ses convictions ; que l’on soit hétérosexuel, homosexuel, bisexuel ou transgenre, ce n’est pas ce qui définit un citoyen, «un être bon ou mauvais». Le citoyen est celui ou celle qui œuvre pour le bien commun, celui ou celle qui est soucieux des œufs fragiles du vivre-ensemble. Les sociétés égalitaires aiment les travailleurs, les créateurs, les hommes et femmes respectueux, bref, les gens pour qui importe l’harmonie de la cité, pour qui importe l’épanouissement individuel comme collectif ; un patron s’en fout que son employé soit homosexuel ou hétérosexuel ; pourvu que son employé puise dans le meilleur de lui-même pour faire avancer son entreprise.

Depuis 2013, l’Allemagne autorise aux parents de ne pas mettre «le genre» de leur enfant sur l’extrait de naissance s’ils le souhaitent. En 2018, grâce notamment à la coalition entre les conservateurs d’Angela Merkel et les socio-démocrates, les Allemands ont, encore mieux, après les traditionnels féminin et masculin, légalisé un « troisième genre». Ma question est la suivante : des sociétés aussi avancées, une terre comme l’Allemagne qui a enfanté des plus «grands» penseurs de l’histoire, des nations qui ont incontestablement parmi les meilleures qualités de vie au monde, sont-elles moins avancées que nos sociétés ? Ces gens, sont-ils «débiles» d’accorder ces droits ou libertés aux homosexuels, aux transgenres, aux femmes, aux aînés, aux minorités, aux enfants en difficulté, aux réfugiés, aux gens à handicap physique ou mental, etc.? Non, tant s’en faut. Ces pays ont tout simplement compris que pour s’élancer et aller de l’avant, il faut inclure tout le monde dans la marche. Il faut que chacune et chacun se sente concerné par le projet social ou sociétal. Ils ne privent pas les gens de liberté ; ils leur en donnent davantage. Parce que la liberté est le moteur de tout épanouissement. «La liberté commence où l’ignorance finit », écrivit Victor Hugo. C’est cette atmosphère qui conjugue les droits et les devoirs qui invente la synergie, cimente l’appartenance des peuples à une nation pour s’approprier de nouvelles conquêtes. C’est l’Allemagne, faut-il le rappeler, qui a accueilli un million de réfugiés et non les pays qui «détestent» les homosexuels et qui pinaillent matin et soir sur leur déviation et la géhenne qui les attend.   

Plus une société est libre plus elle est épanouie et développée

Où en est le lien ? me dira-t-on. Eh bien, il y a là tout le lien. Plus un pays est libre, plus il est créatif, inventeur, épanoui, développé, respectueux des altérités. Un État qui accorde davantage de droits et de libertés dispose du terreau le plus fertile pour que pousse le plus beau jardin fleuri du vivre-ensemble.

J’ai travaillé souvent avec des hommes et femmes homosexuels. Je trouve que c’est même ridicule de le raconter et pour cause, dans des pays comme le Canada l’orientation sexuelle de l’individu n’est même pas une question dont on parle. Ou on est hétéro ou on est homo ou autre. Il y a des écoles, des institutions qui mettent des toilettes autres que celles pour les garçons et les filles afin que ceux concernés s’y sentent à leur aise. Imaginons un peu que ces personnes, aussi travailleuses, aussi dévouées, aussi productives économiquement et socialement, seraient exclues, emprisonnées, vouées à la vindicte ou même assassinées dans certains pays musulmans. La monstruosité est-elle du côté des États qui vouent à toutes les gémonies les homosexuels ou du côté de ceux qui leur accordent leurs droits ? De quel Dieu clément et miséricordieux pinaille-t-on ?

Pour se faire une petite idée de la différence entre les pays qui respectent le plus les homosexuels et ceux qui briment des hommes et des femmes pour leur orientation sexuelle, voici la liste par ordre alphabétique des pays qui ont légalisé le mariage homosexuel : Afrique du sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche,  Belgique, Brésil, Canada, Colombie, Costa Rica, Danemark, Espagne, Équateur, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Islande, Luxembourg, Malte, Mexique, Norvège, Nouvelle Zélande, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Taiwan et l’Uruguay. À l’exception de quelques pays, ce sont en somme les pays les plus avancés, les plus tolérants, les plus démocratiques et dont la qualité de vie est parmi les meilleures de la planète.

Bien sûr, à l’opposé, il y a les pays qui briment les libertés, les dictatures et États autoritaires, les républiques dont la religion ou l’idéologie est tellement prégnante que tuer ou violenter un homosexuel ne fait pas se hérisser les échines. Et combien de « Harragas», quand bien même homophobes, choisiraient un pays aussi homophobe que l’Arabie Saoudite à la place du Danemark, de la Suède ou des Pays Bas ?

Pour un tas de raisons, la peur notamment, il est difficile d’obtenir dans des pays comme le nôtre des statistiques sur l’homosexualité, mais combien de fois entendons-nous autour de nous de relations homosexuelles ? Attention, selon le Petit Larousse, est homosexuel toute personne «dont le désir sexuel porte vers des personnes du même sexe», sachant que dans nos sociétés, on fait la fausse distinction entre «l’homosexuel passif» et «l’homosexuel actif». Pour faire court, «le déshonneur» tombe exclusivement sur «l’homosexuel passif» !

Nous avons, n’est-ce pas, entendu souvent des gens quand bien même très conservateurs vanter dans la même relation homosexuelle l’« homme» qui a fait la preuve de sa «virilité» et déprécier celui qui a fait la preuve de sa « dépravation» par sa « féminisation».  

Tout bien pensé, nous «préférons» l’hypocrisie à la réalité qui fait de chaque individu un continent de singularités ; nous « aimons » mieux nous complaire dans les certitudes exclusives et l’apparence que de nous poser les vraies questions.

En fait, nous n’avons pas de problèmes uniquement avec les homosexuels, mais aussi avec les femmes, avec les handicapés, avec les gens souffrant de maladies mentales, avec les minorités, avec les immigrés, avec les autres religions et croyances, avec tout ce qui n’est pas sunnite ; bref, avec tout ce qui ne verse pas dans l’unanimisme d’une terre immense géographiquement mais «tribale» mentalement.

On pourra parler pendant longtemps sur la «nécessité» d’un papa et d’une maman pour un enfant, mais la question n’est pas tant d’enlever des droits aux gens hétérosexuels (plus de 90% des hommes et des femmes de la société en général sont exclusivement hétérosexuels ), mais que chacun se sente en sécurité, chez lui ou ailleurs, respecté et aimé pour ce qu’il est, pour ses idées, ses convictions, ses croyances, libre de ses orientations et de ses choix si tant est qu’il ne nuise pas aux autres.

Au risque de le répéter, la perception que nous avons des homosexuels n’est pas naturelle ; elle est culturelle. Prenons l’exemple des musulmans qui vivent en Occident, là où les homosexuels vivent librement. Il y a rarement un homme ou une femme de culture musulmane, et ce, qu’il le reconnaisse ou pas, qui n’ait pas évolué sur cette question pour la simple et bonne raison que la société d’accueil a dépassé notre vision «déshumanisante» de l’homosexuel. Son système éducatif explique à l’enfant que l’homophobie est une construction culturelle, que pas un homme ou une femme ne le fait exprès d’être homosexuel ou hétérosexuel.   

Une société qui avance est celle qui accepte ses enfants dans leurs différences et non celle qui sacralise le rejet de l’Autre. Il n’y a rien qui ne soit pas «usiné» dans la culture. « La nature crée des différences, disait Tahar Ben Jelloun, la société en fait des inégalités.» Autrement dit, sème dans la tête des enfants la capacité de reconnaitre la singularité et la différence de l’Autre et tu récoleras à coup sûr un pays où il fera bon vivre !

Les deux homosexuels condamnés à trois ans de prison ferme par un tribunal algérien sont le syndrome d’une société intolérante, incapable d’accepter la différence de l’Autre, s’expliquant le monde du prisme exclusif de la religion. 

La démocratie est une conjugaison des libertés. On ne peut vouloir la liberté pour soi, refuser celle de l’Autre et aspirer en même temps à un État démocratique.

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