Amos Oz, écrire le brasier israélo-palestinien
Chaque conflit a ses apôtres de paix et ses apôtres de violence. Le conflit israélo-palestinien ne fait pas exception. Même si d’un côté comme de l’autre, on a toujours privilégié les visions binaires qui consistent à situer les bons par-ci et les méchants par-là, il y a toujours eu des hommes et des femmes de tous bords qui ont défendu la solution pacifique. Parmi ces hommes, du côté israélien, l’immense écrivain Amos Oz qui, comme Mouloud Mammeri, considérait qu’une guerre, même juste, ne rend pas le sang moins visqueux.
Né à Jérusalem, «le petit garçon qui joue à inventer des histoires à la demande de sa mère est devenu un grand romancier », après un parcours riche en événements, aussi douloureux et aussi enrichissants les uns que les autres. Dans son œuvre autobiographique Une histoire d’amour et de ténèbres, où il tient « malgré tout à poursuivre le récit de l’existence tumultueuse de sa famille et des aïeux », c’est avec une sensibilité rare qu’il met en scène les séquences les plus marquantes de son parcours et celui de sa famille.
Les parents de l’enfant Amos Oz ont fui l’antisémitisme qui prenait son paroxysme en Europe pour rejoindre la Palestine où la mère se suicide alors que l’enfant a douze ans. Cet épisode fâcheux va marquer l’enfant à vie et lui apprendre à ne chercher chez les humains que des semblables en humanité et non des sosies culturels. Eprouvant du mépris pour la pensée irrationnelle, Amos Oz se tient loin des croyances religieuses de sa communauté, ce qui l’a orienté à faire des études en philosophie et en littérature hébraïques. Suivra une série de publications de premiers récits sur les presses des partis travaillistes avant de briller dans le firmament des lettres modernes à côté de Paul Auster, Philip Roth, Henri Miller, Garcia Marquez, Naguib Mahfouz, Mahmoud Darwish et biens d’autres.
Mais Amos Oz, en plus de son statut d’écrivain, ses positions politiques ont toujours proclamé la paix et la reconnaissance mutuelle entre l’État palestinien et l’État israélien. Il s’est farouchement opposé, à chaque fois que cela a été requis, à la sauvagerie de l’État sioniste tout en défendant la cohabitation pacifique entre juifs, chrétiens et musulmans. Ces opinions politiques n’ont pas été des paroles vaines et conjoncturelles. Homme de paix et de conviction, il croyait dur comme fer que « la littérature pouvait être une arme de construction massive » comme la musique l’était pour Edward Said, ce Palestinien en or que le monde ne finira jamais de découvrir. En effet, Amos Oz a été parmi les membres fondateurs du mouvement La paix maintenant qui, depuis sa création, condamne les violences commises contre les Palestiniens et appelle à une négociation entre les deux États. Dans ce sillage, Amos Oz a écrit un ouvrage très engagé où il livre ses positions, ses analyses, ses impressions et ses visions avec une rare sincérité : Les Voix d’Israël.
Écrivain de l’amour et de la compassion, Amos Oz reçoit en 1987 le Prix Femina pour son œuvre La Boîte noire. L’ensemble de son œuvre a été couronné par le prestigieux prix Goethe Francfort.
Après une vie marquée d’événements douloureux à une époque qu’il jugeait « amère », Amos Oz est décédé en 2018, laissant un testament livresque qui témoigne de sa bravoure et son implication à dire les indicibles. Aujourd’hui, en ces temps de confusion où le conflit israélo-palestinien est devenu le souffre-douleur de tous les États arabo-musulmans, son œuvre, tout comme celle d’Edward Saïd, peut servir d’élément d’appui pour éteindre une fois pour toutes ce brasier de non-sens qu’est devenue la Terre Sainte.
Kezaco ? Au nom de quoi revendiquer un « Etat israelien », à partir de là Amor Oz n’est qu’un colonisateur et rien de plus.
Qu’auriez-vous pensez M. Amar Ingrachen, si les colons pieds-noirs avaient revendiqué le partage de notre pays ?
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Appel du pied ou pêchez-vous par trop d’humanisme factice ?