Demain, mon pays

Mon pays est irrévocablement déterminé à tourner la page.

Sans état d’âme et sans fanfare.

Avec son proverbial florilège de promesses et d’espoirs.

Sertis de ses indomptables rêves en bandoulière.

Mon pays est résolu à fracasser l’illusion fatale que l’Algérie peut sombrer dans la trappe hypnotique d’un recroquevillement mortifère.

Et que les murmures et les bruissements de sa liberté légendaire peuvent s’estomper ou se taire.

Dans les plis obscurs d’un silence glaciaire.

Les enfants de mon pays sont décidés à braver toutes les félonies, toutes les forfaitures, toutes les conspirations, toutes les agressions, toutes les trahisons, toutes les infamies, toutes les ignominies avec leurs funestes cortèges d’indignités, d’abjections, de conspirations, de machinations et de conjurations.

Mon pays veut porter sa dignité haute et forte.

S’émerveillant devant les floraisons les plus colorées.

S’extasiant devant les nouaisons les plus éthérées.

Tout en crachant des étoiles étincelantes aux visages hideux des sombritudes. Toutes les sombritudes.

Mon pays est habitué à caresser la lune.

A allumer tous les soleils.

Qui brilleront de tous leurs feux dans le regard lumineux de mon pays.

Pour toutes les éternités à venir.

 

Extrait de « Algéricides, chroniques d’un pays inquiet », Editions Frantz Fanon, 2017

 

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