Affaire de «la résidence de création»: Le Ministère de la Culture se dédouane

Après les vives réactions qu’a suscitées l’envoi par la ministre de la Culture d’invitations à des écrivains pour participer à une « résidence de création » sans passer par un appel à candidature comme cela se fait dans ce type d’activité,  et après la polémique soulevée par les fautes d’orthographe commises dans le corps du texte des invitations signées par elle-même et portant l’en-tête de l’institution, la cellule de communication du ministère de la Culture a réagi vivement en pointant une « surenchère » et en parlant de « détournement » pour se dédouaner. « Le Ministère de la Culture regrette le détournement qu’a subi l’initiative. Au lieu de la louer, plusieurs personnes se sont résolues à critiquer la justesse de la langue des invitations du Ministère, » lit-on dans le communiqué qui a été rendu public hier, très dard dans la soirée.

En effet, selon la cellule de communication du Ministère de la Culture, « cette initiative » a été faite dans « le cadre de la célébration de la journée nationale de l’artiste » pour permettre à deux jeunes auteurs de participer, dans « la section Malek Haddad des résidences de création ». La même source précise que « ces jeunes sont ceux qui n’ont pas été nominés dans les éditions précédentes du prix Ali Maachi ».

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Il va de soi qu’aucun de ses détails n’a été rendu public avant la tenue de l’événement. Pourtant, toutes les activités des institutions, aussi petites soient-elles, doivent être rendues publiques à la fois pour informer le citoyen de ce qui se fait dans le département de la Culture et par souci de transparence dans la gestion d’un secteur connu pour avoir été, pendant des années, le foyer d’une corruption endémique. Cette exigence de transparence dans la gestion est d’autant plus lancinante que l’Algérie traverse une période de turbulences politiques qui a vu des centaines de scandales de corruption éclater au grand jour et mettre en cause les plus hauts dirigeants du pays.

Toutefois, au lieu d’assumer une maladresse et de s’engager à assumer une communication plus assidue sur toutes les activités du ministère, les communicants du département de Mme Bendouda ont annoncé avoir lancé une enquête pour identifier les personnes ayant enclenchée cette polémique « en attendant de prendre les mesures nécessaires. »

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