Un an du décès de Belkacem Babaci : Nahla Naili Bouhired évoque sa mémoire
Une année après sa mort, l’écrivain, historien et fervent défenseur du patrimoine culturel algérien Belkacem Babaci, continue d’alimenter par son combat la volonté de la jeune génération algérienne travaillant d’arrache-pied pour la préservation du patrimoine culturel du pays. Cet homme qui, par sa détermination fabuleuse, a créé la Fondation Casbah et a longtemps milité pour la préservation des sites culturels et historiques en Algérie.
« Rappelons qu’à travers son engagement, si Belkacem Babaci a enseigné à ma génération que l’identité Algérienne était ce pour quoi la révolution de Novembre 1954 avait été déclenchée et ce pour quoi nous nous engageons encore aujourd’hui, car le patrimoine d’une Nation assoit sa souveraineté, consolide la paix et contribue à un développement durable et équitable transmis aux générations futures. Le Patrimoine préserve l’identité. Comment pourrions-nous savoir où l’on va, si on ne sait pas d’où l’on vient ? », nous dit Nahla Naili Bouhired, sculpteure et présidente de l’association Arts et Patrimoine d’Alger-AAPA. Ayant déjà accompagné et milité aux côtés du regretté, Nahla Naili Bouhired a également ajouté que « Si Belkacem Babaci s’est battu comme un lion et durant toute sa vie (que Dieu en soit témoin) pour récupérer les crânes des résistants, mais également pour ce précieux héritage, hautement symbolique pour les Algériens, qu’est le canon Baba Merzoug qui protégeait la rade d’Alger depuis le XVIème siècle, et qui fut rapporté en France comme trophée de guerre en 1830 , pour être érigé en colonne et installé depuis 1833 dans la rade de Brest. »
Valorisant le combat de Belkacem Babaci pour la culture, Nahla Naili a appelé, dans des mots percutants, le Président français Emmanuel Macron « d’acter symboliquement le retour du canon à Alger ». Promettant d’œuvrer avec acharnement et conviction, avec les militants de la Culture issus de la génération B. BABACI, à ce que son installation se fasse sur une place qui portera le nom de Si Belkacem : Cet Algérien amoureux de son pays, jaloux de son patrimoine culturel, qui aura consacré sa vie à l’Algérie. Décédé le 10 Septembre 2019 à Alger en léguant à toute une génération, à laquelle j’appartiens, le devoir de mémoire, la responsabilité que nous avons face à l’histoire et l’exigence d’un engagement civil et associatif pour hisser le drapeau du pays. »
Ne pouvant retenir ses larmes, Nahla Naili Bouhired ne s’est pas abstenue d’évoquer ses souvenirs de militante avec Belkacem Babaci, « d’abord c’était le président de la fondation Casbah, dans laquelle militait ma tante Houria Bouhired, avant de fonder sa petite sœur l’association sauvons la Casbah D’Alger, dans laquelle j’ai commencé à militer activement en 2011. C’est à cette période, que mes échanges ont commencé avec Si Belkacem, nous parlions du Bastion 23 et de comment il avait été sauvé par les citoyens d’une destruction à boule de démolition. Il me racontait l’expérience unique que fut le classement de la Casbah d’Alger au Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO et à laquelle il avait activement participé », conclut la militante.