Amel Zen célèbre le jazz mondial à travers la chanson algérienne
Jazzen, un concert virtuel de jazz animé par la chanteuse algérienne d’ethno-pop, rock, Amel Zen, a été présenté vendredi soir sur la chaîne YouTube de l’association Musaika, à l’occasion du 10e anniversaire de la Journée internationale du jazz, célébrée le 30 avril de chaque année.
Diffusé sur la toile pour des raisons de sécurité sanitaire liées à la propagation de la pandémie de la Covid-19, le concert Jazzen a été organisé par l’association culturelle Musaika, suite au projet de résidence musicale initié autour de l’artiste Amel Zen, en collaboration avec le Goethe Institut Algérie.
Soutenue par Fayçal Maâlem au piano, Nadjib Gamoura à la basse, Arezki Bouzid au saxophone, Nazim Bakour à la guitare et Hafid Abdelaziz à la batterie, Amel Zen a entonné avec une voix présente et étoffée durant près d’une heure de temps, une dizaine de pièces, entre compositions, textes de sa plume et reprises de grands standards de jazz.
Donnant le ton avec Nessrah, une composition de Yanis Djama rendue sur une cadence n’çraf et une interprétation vocale aux contours d’istikhbar, Amel Zen, imprime d’entrée son appartenance artistique et le registre musical dans lequel elle compte inscrire son œuvre au contenu autochtone et aux formes ouvertes sur le jazz et la World Music.
Les musiciens ont excellé dans leurs œuvres, faisant preuve de virtuosité et de professionnalisme à travers un jeu d’accompagnement de haute facture et des solos d’improvisations aux envolées phrastiques saisissantes qui renvoient aux prestations prodigieuses des grandes soirées de jazz.
Dotée d’une voix à la tessiture large, Amel Zen n’a pas manqué de rendre hommage au grand pianiste Chick Coréa, une des icônes du jazz, disparue le 9 février dernier, reprenant dans un brassage culturel judicieux, Armando’s Samba, un des titres qui ont fait la célébrité du compositeur de Spain, introduit par un istikhbar au piano, puis à la voix dans le mode sehli de la musique andalouse.
La cantatrice terminera son tour de chant avec Yellis Iyouraren et Assirem, deux pièces interprétées en Tamazight dans des atmosphères et des cadences de Free jazz, au plaisir des internautes qui auront été nombreux à suivre le concert Jazzen, postant leurs commentaires et compliments en temps réel.
A dix ans déjà, Amel Zen manifeste un intérêt grandissant à la musique, avant d’intégrer El Kaissaria de Cherchell, une association de musique andalouse, puis successivement en 2002 alors qu’elle n’avait que 17 ans, les orchestres, régional d’Alger et national de musique andalouse.
En 2013, elle remporte les prix du Meilleur espoir et celui de la Révélation féminine, avant de sortir en 2015, de nouveaux vidéoclips, dont El Warda et Tlata, reprise de l’ancienne composition du répertoire classique malhoun Tlata Zahwa W Mraha.